But : créer un grand du carrelage

Ces «grandes manœuvres», sur fond de mondialisation, devraient aboutir cet été. L’intention est affichée : il s’agit de créer un groupe ayant une taille suffisante pour affronter les marchés mondiaux du carrelage et de la colle.

Le site Desvres, à Louvroil, dans le Val de Sambre. Une gigantesque usine qui a réalisé de lourds investissements en 2013 et 2014 en vue justement de développer l’exportation.
Le site Desvres, à Louvroil, dans le Val de Sambre. Une gigantesque usine qui a réalisé de lourds investissements en 2013 et 2014 en vue justement de développer l’exportation.
D.R.

Le site Desvres, à Louvroil, dans le val de Sambre. Une gigantesque usine qui a réalisé de lourds investissements en 2013 et 2014 en vue, justement, de développer l’exportation.

Christian Dumolin, président du groupe belge Koramic auquel appartient Desvres, espère que le rapprochement industriel des sociétés Cerabati et Desvres sera finalisé cet été. Il rappelle que la loi française impose une procédure d’information et de consultation des représentants du personnel et qu’elle n’est pas terminée. Toutefois, la publication d’un communiqué laisse supposer que les négociations sont bien avancées et que tout le monde (clients, fournisseurs, personnels) est déjà bien au courant de ce qui se prépare.

 

Une taille mondiale. Selon le communiqué, le but de ce rapprochement est de “former le plus grand groupe de l’industrie du carrelage céramique en France“. L’entité à créer, constituerait un ensemble de 350 personnes et représenterait un chiffre d’affaires de 70 millions d’euros. Ce sont Adamo Screnci, directeur général du groupe Cerabati, et Christian Dumolin, pour Koramic, qui ont fait part de ce projet.

La nouvelle entité juridique, qualifiée dans le communiqué de “groupe“, aurait une capacité totale de plus de 9 millions de mètres carrés par an, “atteignant ainsi une taille critique nécessaire pour rivaliser avec les principaux concurrents du marché en termes de développement de nouveaux produits“. Les unités de production concernées sont Desvres à Louvroil (Nord), Cerabati à Paulhaguet (Haute-Loire) et Forbach Ceramics à Forbach (Moselle).

Commentaires de M. Dumolin : “La réunion de plusieurs unités spécialisées va apporter la performance et la souplesse.” Il précise que les deux sociétés en cours de rapprochement réalisent pour l’instant l’essentiel de leurs chiffres d’affaires en France et qu’un des buts de l’opération est d’attaquer l’Europe, dont l’Allemagne.

 

Qui appartient à qui ? L’organigramme des deux groupes propriétaires des sites concernés est assez complexe. Ce sont les résultats de prises de contrôle qui se jouent à l’échelle européenne et mondiale.

Selon le communiqué, la société Desvres − à la fois ville du Boulonnais et marque − fait partie du groupe belge Koramic (3 500 personnes) qui dépend d’une société mère appelée Koramic Holding, basée à Courtrai. Les sociétés Cerabati et Forbach Ceramics “sont contrôlées par la société de droit britannique Dorcas Ceramics ayant pour actionnaire majoritaire un des plus importants groupes du Moyen-Orient“. Lequel ? M. Dumolin précise que cet actionnaire ne tient pas à dévoiler, du moins officiellement, son identité, mais précise que cet actionnaire est aussi discret que puissant…

Le communiqué précise que le groupe Koramic rejoindrait la société Dorcas Ceramics en tant qu’actionnaire.

 

Et l’avenir ? Cet été, le mariage annoncé devrait être consommé (M. Dumolin utilise cette image). Mais après ? Le groupe “a l’intention de développer des activités dans l’industrie céramique en Europe, mais aussi de construire au Moyen-Orient une unité de production de carrelage“.

Le groupe Koramic (production de carrelages mais de produits de mise en œuvre, c’est-à-dire la colle) et ce même partenaire du Moyen-Orient auraient aussi l’intention de s’associer en vue de créer une unité de production de produits chimiques pour le bâtiment, précisément au Moyen-Orient.

Selon M. Dumolin, le rapprochement de ces deux producteurs de revêtements céramiques ne devrait pas avoir d’effets négatifs sur les sites de fabrications concernés.