But : accompagner leur développement transfrontalier
Les 19 opérateurs ont officiellement lancé le projet «Filière AD-T». Il va durer quatre ans. TPE, PME, distributeurs, producteurs de France et de Belgique sont invités à se manifester. Chef de file : Hainaut développement à Mons.
Ce projet européen répond au nom de «Filière AD-T», ce qui veut dire «Agroalimentaire durable transfrontalière». Il est parti d’un appel d’offres lancé en 2015. L’association Hainaut développement de Mons (l’agence de la province du Hainaut belge) est le chef de file de la phase opérationnelle qui réunit 19 opérateurs belges et français (voir encadré) associés, afin de venir en aide aux entreprises et producteurs souhaitant se développer de l’autre côté de la frontière. Et ça marche dans les deux sens. Une enveloppe financière de 3,5 millions, qui servira à payer les moyens humains et actions, accompagne le dispositif.
Celui-ci a été officiellement lancé le 31 janvier, à Gussignies, dans le nord de l’Avesnois, à la Brasserie Au Baron, à la fois lieu de restauration et de fabrication d’une bière. Cette affaire familiale devait d’ailleurs témoigner en tant qu’acteur de l’agroalimentaire ayant à la fois un pied en France et un pied en Belgique. Autre témoin annoncé : Françoise Meulemeester, connue pour L’Escavèche, installée aujourd’hui à Macquenoise (Belgique).
Des acteurs et entreprises qui doivent se faire connaître. Comme l’explique Fabian Wilmet, responsable de la cellule agroalimentaire et circuits courts de Hainaut développement, il s’agit, pendant quatre ans (jusqu’en septembre 2020), d’aider les entreprises intéressées (elles doivent se manifester) à être plus compétitives. Producteurs, transformateurs, distributeurs et consommateurs sont visés par le dispositif.
À l’écouter, mais ce n’est pas une surprise, ces acteurs doivent, dans leurs stratégies, réunir des conditions. D’abord, s’y retrouver dans le labyrinthe des lourdeurs administratives, fiscales, réglementaires, normatives, que l’ouverture des frontières n’a pas levé. Ensuite, nouer les contacts commerciaux qui vont leur permettre de se développer de l’autre côté de la frontière. «Il y a des entreprises qui hésitent à se lancer, d’autres qui n’ont pas de temps à consacrer aux tâches administratives», constate Fabian Wilmet, qui évoque aussi une «barrière psychologique» à franchir.
Des moyens bien identifiés. Quels sont les moyens prévus pour aider les entreprises à franchir le pas ? Il y en a plusieurs, explique-t-il. Quelques exemples : provoquer des rendez-vous d’affaires ; agir auprès des petites et moyennes surfaces, afin qu’elles fassent plus de place aux producteurs locaux (en les rémunérant aux prix qu’ils demandent) ; aider ces derniers à se faire connaître en organisant des participations à de grands salons professionnels (Tavola à Courtrai, Salon international de l’alimentation à Paris…) ; sensibiliser les restaurateurs à ces mêmes produits locaux ; organiser des actions auprès des consommateurs sur le thème de “l’alimentation durable”. Cette expression reprend à son compte les termes «manger local», «manger frais», «manger de saison»… La démarche existe déjà, mais le dispositif «Filière AD-T» y ajoute donc la dimension transfrontalière. Il est à noter que l’agriculture biologique et l’agriculture conventionnelle seront a priori concernées de la même façon.
Accompagnement. Fabian Wilmet précise que l’accompagnement sera à la fois individuel (conseil, aide aux démarches et formalités…) et collectif (infos sur les réglementations, réunions à thème, rencontres avec des experts…).
Plus d’infos sur le site http://www.filiere-adt.eu/. On peut aussi contacter Hainaut développement à Mons : Fabian Wilmet : +32 65 342 610, ou Laurie Dilbeck : +32 65 342 621.
ENCADRE
Opérateurs partenaires : Hainaut développement, à Mons ; les cellules environnement des provinces de Namur et du Luxembourg ; CER Groupe (Belgique) ; la CCI du Luxembourg belge ; le Parc naturel des plaines de l’Escaut (Bon-Secours) ; Pom West-Vlaanderen (Bruges) ; le Groupement régional pour la qualité alimentaire (Saint-André) ; Pôle d’excellence régional agroalimentaire (Arras) ; A Pro Bio (Saint-André) ; Chambre régionale d’agriculture ; communauté d’agglomération du Douaisis ; Syndicat mixte du Parc naturel régional Scarpe-Escaut.
Opérateurs associés : Département du Nord, Parc naturel de l’Avesnois, Groupement d’intérêt public CERDD (62) ; communauté de communes des Portes du Luxembourg (Carignan, 08), Observatoire de la santé du Hainaut (Havré, Belgique) ; l’APAQ – W (Namur).