Business France-Angleterre : des rencontres fructueuses

Entre le Kent et le Nord-Pas-de-Calais, il n’y a que la mer du Nord… et bien d’autres choses que des rencontres spéciales business permettent de mieux comprendre pour pouvoir faire des affaires en toute transparence.

Pascale Yim (Open Technologie, Roubaix) et Simon Reed, (Rough Old Wife cider, Kent) ont choisi de favoriser le business trans-Manche.
Pascale Yim (Open Technologie, Roubaix) et Simon Reed, (Rough Old Wife cider, Kent) ont choisi de favoriser le business trans-Manche.

Faire du business entre les régions qui bordent la mer du Nord : c’est  l’objectif du programme Interreg 2SeasTrade, mis en place depuis 2011 entre les régions flamandes de la Belgique, le sud des Pays-Bas et le Kent. Le Nord-Pas-de-Calais est concerné aussi mais n’est pas porteur de projet comme les autres régions. Il se passe pourtant des choses à Lille, comme ces rencontres entre entrepreneurs et porteurs de projet français et anglais. La toute dernière du programme a eu lieu le 17 septembre dernier, organisée au Domaine Napoléon par Claramédia mandatée par le très dynamique Canterbury City Council : 40 entreprises et institutionnels du Kent – ils étaient une centaine à être sur les rangs ! −  se sont retrouvés avec une trentaine de leurs homologues français. Au programme : un mix convivial de «training business» au cours d’un déjeuner, précédé d’une présentation du métier de comptable en France et en Grande-Bretagne (les différences de tâches et de tarifs sont grandes) et suivi par une visite de l’usine Ricard.

Du temps, des explications et des (bonnes) surprises. Simon Reed, producteur anglais de cidre anglais (Rough Old Wife à Elmsted), participe au programme Interreg depuis le début. Son but : trouver des nouveaux marchés. En Belgique, il a trouvé un producteur de bière qui lui achète ses tonneaux ayant contenu du cidre pour y stocker sa bière et la revendre aux Etats-Unis, avec le «goût de l’Europe» et de… pommes ! Un débouché atypique qui réjouit l’entrepreneur qui attendait beaucoup de sa visite chez Ricard. Il cherche aussi à vendre ses produits sur les marchés lillois, mais il se désespère du prix à payer et des complications administratives avant même de poser son stand… «Les Calaisiens viennent vendre leurs marchandises à Douvres avec beaucoup plus de facilité», remarque-t-il, glissant qu’il a surtout noué des contacts aux Pays-Bas et en Belgique «parce que le business est beaucoup plus simple à mettre en place».

D.R.

Pascale Yim (Open technologies, Roubaix) et Simon Reed (Rough Old Wife cider, Kent) ont choisi de favoriser le business transmanche.

Côté français, Pascal Yim, directeur d’Open technologies, est en recherche de partenaires britanniques portant des projets innovants sur les NTIC pour les aider à rejoindre les nouveaux centres d’innovation ou pôles de compétitivité dans la région. «Je suis un facilitateur de projets, je mets en relation», précise-t-il. Côté anglais mais institutionnel, Natalia Sukhram fait la même chose pour la ville de Canterbury en aidant les entreprises françaises intéressées à s’installer.

«C’est la répétition de ce genre de journées qui fait que des liens se nouent, car il faut du temps pour faire du business», commente en connaissance de cause Fabienne Kovacic, dirigeante de Claramédia, qui fait elle-même le lien entre les deux pays par son métier de formatrice à la langue anglaise. Elle décompte pour l’instant deux nouveaux liens d’affaires qui ont abouti et en attend d’autres en espérant que les lourdeurs administratives françaises, bien expliquées, ne feront plus peur aux entrepreneurs britanniques…