Budget: "pas de catastrophe annoncée" tempère Braun-Pivet face aux menaces de crise financière

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a réfuté mardi toute "catastrophe annoncée" si la France ne parvenait pas à se doter d'un budget pour 2025 en...

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, dans l'hémicycle, à Paris, le 29 octobre 2024 © Bertrand GUAY
La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, dans l'hémicycle, à Paris, le 29 octobre 2024 © Bertrand GUAY

La présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a réfuté mardi toute "catastrophe annoncée" si la France ne parvenait pas à se doter d'un budget pour 2025 en raison d'une censure du gouvernement. 

"J'entends tout et souvent n'importe quoi (...) Nos textes sont bien faits, notre Constitution et nos règles sont là, donc pas de catastrophe annoncée, pas de +shutdown+ à l'américaine (...) Il n'y a pas de scénario catastrophe", a déclaré Mme Braun-Pivet, invitée sur Sud Radio.

"Le gouvernement peut présenter au Parlement ce qu'on appelle une loi spéciale pour prélever les impôts à partir du 1er janvier, il peut y avoir reconduction des dépenses par décret pour pouvoir payer les fonctionnaires, les retraités, etc", a-t-elle détaillé. 

La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon avait notamment dit redouter une crise financière et "un scénario à la grecque", dans lequel les fonctionnaires ne seraient pas payés au mois de janvier. 

"Ca crée de l'instabilité politique et ça, ça doit inquiéter tout le monde, mais il ne faut pas avoir non plus une vision trop catastrophique", lui a répondu la présidente de l'Assemblée. "Je ne veux pas inquiéter nos compatriotes. Nous avons de toute façon des solutions, nous sommes en responsabilité", a-t-elle ajouté.

"Cette manière de prendre les Français pour des imbéciles est juste insupportable et inacceptable", a abondé le coordinateur politique de La France insoumise Manuel Bompard sur France Inter. "Il faut arrêter avec ces discours catastrophistes, en France, il n'y a pas de +shutdown+" comme aux États-Unis -où lorsque le budget n'est pas voté, les fonctionnaires ne sont de fait plus payés-, a-t-il ajouté. 

"Il n'y a aucun risque de conduire à une situation dans laquelle les fonctionnaires ne sont pas payés ou les services publics ne fonctionnent plus (...). C'est un mensonge pur et simple: le calendrier parlementaire permet tout à fait dans ce cas là, de discuter et de mettre en place un autre budget", a développé le député des Bouche-du-Rhône. 

Alors que la discussion budgétaire est largement passée au Sénat et que plusieurs commissions mixtes paritaires -sept sénateurs, sept députés- vont tenter de trouver des compromis sur les budgets de la Sécurité sociale, de l'État et sur l'exécution pour 2024, l'étau se resserre sur le gouvernement qui envisage de recourir au 49.3 pour les faire passer et donc de s'exposer à la censure. 

Le RN ne cache plus son intention de voter une des motions de censure qui seront déposées par la gauche si les trois textes restaient "en l'état" selon Marine Le Pen. Avec les députés du Nouveau Front populaire, la majorité serait atteinte et le gouvernement de Michel Barnier renversé. 

La motion de censure est "un droit constitutionnel qui appartient aux parlementaires", a rappelé Yaël Braun-Pivet, soucieuse que "chacun se mette dans une position constructive pour le bien de notre pays".

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