Bruay-sur-l'Escaut : Swittec mise sur la réindustrialisation

Swittec, l'une des huit marques du groupe Enygea, spécialiste des solutions d'hygiène mobiles et temporaires, a emménagé fin 2021 dans de nouveaux ateliers à Bruay-sur-l'Escaut. L'entreprise mise sur la réindustrialisation de l'aménagement de véhicules et la fabrication d'équipements sanitaires, qui sillonneront ensuite toute la France.

Vincent Buhot dirige le site de Swittec, à Bruay-sur-l'Escaut.
Vincent Buhot dirige le site de Swittec, à Bruay-sur-l'Escaut.

En 2007, Hervé Montagne fondait le groupe Enygea, aujourd'hui basé à Englos et fort de huit marques : la plus connue d'entre elles, WC Loc, mais aussi Moov&Cook, Happee Services, Bases Clean, Waterlab Services, Cathy Event, Sanibert et Swittec. Dans des domaines différents mais complémentaires, ces entreprises ont toutes en commun de proposer des solutions dans le monde de l'hygiène.

Croissance externe

L'histoire de Swittec remonte à fin 2019 lorsque Enygea rachète le carrossier spécialisé en aluminium DSPM, implanté à Quarouble – à deux pas de Bruay-sur-l'Escaut – et jusqu'alors sous-traitant du groupe. Lorsque son dirigeant a souhaité vendre l'entreprise, Hervé Montagne n'a pas hésité pour la reprendre, permettant ainsi d'étendre les savoir-faire.

Depuis, l'entreprise a pris le nom de Swittec et est dirigée aujourd'hui par Vincent Buhot, dans le groupe Enygea depuis une dizaine d'années. «Nous avons repris l'ensemble des salariés de cette entreprise familiale. Nous avons investi 2 millions d'euros pour la construction de ce nouveau site qui permet à Swittec de disposer de trois ateliers : l'un dédié à la production (véhicules, matériels lave-mains, urinoirs...), un atelier matériel (réparation, production de toilettes sèches, montages des cabines...) et enfin le service après-vente», explique-t-il. Une prestation indispensable pour la flotte de plus de 300 véhicules qui sillonnent la France et permettent de livrer, mais aussi de nettoyer les sanitaires.

Swittec ambitionne de produire 55 camions sur l'année 2022.

Si les châssis de camion arrivent vides dans les ateliers, ils sont ensuite équipés d'un système de pompage doté de cuves pouvant aller de 700 à 6 000 litres – avec des mini hydrocureurs – qui permettent de vidanger le toilette, de le nettoyer et de le changer. Les véhicules peuvent aller jusqu'aux 19 tonnes. «Il faut savoir tout maîtriser : la soudure, la chaudronnerie, l'électronique...», détaille Vincent Buhot.

Et il faut également tenir la cadence : Swittec ambitionne de passer de 35 camions produits en 2021 à 55 en 2022, sur ce site de 2 000 m². Cinq embauches ont déjà été réalisées depuis le début de l'année et la PME de 20 salariés – complétés par des intérimaires en période intense – recrute encore des soudeurs et électromécaniciens. «Comme le terrain fait un hectare, nous sommes déjà en train d'agrandir et d'augmenter nos capacités de stockage.» Malheureusement l'entreprise fait face aux hausses des matières premières – 7 000 € supplémentaires par châssis depuis début 2022, un cours de l'aluminium multiplié par deux... –, qui, si elles ne freinent pas ses ambitions, contraignent de revoir parfois le calendrier.

Des solutions plus écologiques

Déjà engagée dans une transition écologique, Swittec vient de concevoir une toute nouvelle innovation : le «Cityloo», une toilette sèche mobile dernière génération. Avec une structure en aluminium, il est totalement autonome, doté de panneaux solaires et fonctionne sans eau ni électricité. Une belle prouesse pour l'entreprise, fruit d'un travail de R&D. «Le Cityloo a été conçu pour les villes, les parcs et les jardins, notamment parce qu'il peut être posé sans terrassement. Nous l'avons déjà installé dans une ferme urbaine à Aubervilliers», détaille le dirigeant. Actuellement, 10% de la flotte de véhicules est électrique, avec une volonté de monter en puissance.