Brevets, innovations... Diag n'Grow valorise l'immatériel

À mi-chemin entre la FinTech et la LegalTech, la start-up Diag n'Grow valorise les actifs immatériels des entreprises : brevets, innovations, technologies, savoir-faire... des éléments qui comptent tout autant qu'un chiffre d'affaires ou un pourcentage de croissance mais qu'il est souvent compliqué d'évaluer de façon objective.

Pierre Galerneau et Laurence Joly, co-fondateurs de Diag n'Grow. ©Lena Heleta
Pierre Galerneau et Laurence Joly, co-fondateurs de Diag n'Grow. ©Lena Heleta

On dit souvent que certaines idées entrepreneuriales naissent à la machine à café. Chez Diag n'Grow, c'est totalement le cas. «Nous étions tous deux en incubation à EuraTechnologies : Pierre sur un projet de traçabilité de fruits et légumes et moi sur un projet de LegalTech. On était souvent les premiers dans l'incubateur et on avait chacun des missions de free lance et de conseils dans des start-up, Pierre en stratégie technique et moi en stratégie de propriété intellectuelle, nos deux domaines d'expertise d'origine. On avait pu observer des décalages entre les entreprises qui construisaient des actifs solides mais qui n'arrivaient pas à obtenir des financements et à l'inverse, des start-ups qui pouvaient en avoir parce qu'elles savaient tout simplement se vendre !» se rappelle Laurence Joly, qui a notamment été à la direction de l'Observatoire de la propriété intellectuelle de l'Inpi, à Lille pendant 18 ans.

Les deux graines d'entrepreneurs laissent tomber leurs projets et l'idée d'une nouvelle création voit le jour fin 2019 : mesurer les actifs immatériels des entreprises via un diagnostic à 360 autour de la technologie, du système d'information, de la marque, du capital humain, du capital relationnel, de l'impact et des valeurs. «Il fallait extraire ces informations qui ne sont souvent pas très structurées dans les entreprises» poursuit-elle. Et avec une volonté affichée : rendre cette expertise accessible aux entreprises et pour cela, il fallait l'automatiser. «Nous avons passé du temps à structurer, à identifier les données nécessaires et à produire un algorithme capable de reproduire 250 questions de façon automatisée» complète Pierre Galerneau.

De la start-up au groupe coté

Trois ans plus tard, Diag n'Grow s'est recentrée sur l'évaluation financière de brevets, de marques, de logiciels et d'autres actifs immatériels tels que du savoir-faire, en intervenant tout au long de la vie de l'entreprise – allant de la start-up au groupe coté. «Si on est dans un contexte de création d'entreprise ou d'holding, le but est de savoir combien vaut objectivement l'actif que l'on veut apporter au capital de la nouvelle société, indépendamment du reste de l'entreprise. En bref, avoir une valeur d'apport objective et défendable» poursuit le co-fondateur.

Mais Diag n'Grow ne s'arrête pas là : la start-up applique également des méthodes d'évaluation financière (identification des coûts directs ou indirects) et de projection financière (identification de la contribution de l'actif au profit de l'entreprise). «Ce qui nous distingue, c'est la pondération de l'évaluation financière avec le score de qualité obtenu dans la première partie de l'analyse pour avoir un avis d'expert le plus objectif possible et qui reflète au maximum la valeur de l'actif» résument les entrepreneurs. Diag n'Grow s'adresse ainsi à tous types d'entreprises, mais via leurs conseils : experts-comptables, cabinets d'avocats, cabinets de conseil en propriété intellectuelle ou autour de la fiscalité de l'innovation. Mais pour autant, «on ne va pas les concurrencer ou apporter du conseil, ce n'est pas notre partie, nous ne sommes pas une entreprise de conseil. On complète leur offre de services» précise Pierre Galerneau.

Composée actuellement de sept salariés, la start-up a l'ambition de devenir une référence européenne sur l'évaluation des actifs immatériels ; d'ailleurs elle exporte déjà son savoir-faire atypique en dehors de France. Après avoir levé un peu plus d'un million d'euros en 2024 et renforcé ses effectifs, Diag n'Grow ambitionne d'atteindre un chiffre d'affaires entre 2 et 3 M€ à horizon 2027, pour une trentaine de salariés.