Boutté : une tradition industrielle solide au service de l'avenir
Boutté, entreprise familiale historique du Vimeu, continue de se développer, tout en faisant face à des défis de recrutement pour accompagner ses ambitions de croissance, notamment dans la production de pièces complexes.

La région du Vimeu est connue pour être le berceau de la serrure et de la robinetterie. C’est ici qu’est née en 1867 l’entreprise familiale Boutté, spécialisée dans le décolletage. 158 ans plus tard, c’est la cinquième génération qui est aux commandes. Les deux frères Gilles et Stéphane Buridard, régissent cette entité aux 135 salariés, au chiffre d’affaires annuel de 24 millions d’euros. «Nous usinons des pièces par enlèvement de matière à partir de barres de métal à l'aide d'un outil coupant», détaille Jérôme Moulis, directeur général, sur le stand de son entreprise qui participait au Sepem de Douai, fin janvier.
Un double métier
L’entreprise, basée à Friville-Escarbotin, a deux cordes à son arc : la fabrication de pièces suivant plan et la fabrication de pièces standards issues du catalogue. En ce qui concerne son activité de fabrication de pièces suivant plan, Boutté travaille pour tous les types de secteurs : médical, chauffage jardinage, luxe, cosmétique… «Cette activité représente un tiers de notre chiffre d’affaires annuel. Nous faisons aussi bien de la petite, que de la moyenne ou de la grande série, pour la France, comme l’étrange», ajoute le directeur général. L’exportation représente 10% du chiffre d’affaires de Boutté, la majeure partie des pièces étant envoyées en Europe.
Quant à la fabrication de pièces standard issues du catalogue, elle représente deux tiers de l’activité de l’entreprise de décolletage. Ces produits sont soit vendus en grandes surfaces sous marque propre ou en sous-traitance. « Avec cette activité, nous touchons surtout les secteurs de la robinetterie et de l’arrosage », précise Jérôme Moulis. Pour répondre aux spécificités de ses clients, Boutté possède un parc machines assez complet dans lequel il investit pour être toujours à la pointe.
Défis du recrutement
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Dans les années à venir, l’entreprise a pour ambition de poursuivre son développement, notamment dans la production de pièces complexes et d’ensembles ultra-complexes. Mais également de développer des produits en laiton sans plomb (une demande qui explose chez les clients). «Ce n’est pas si évident, car le plomb est un facilitateur dans le décolletage. Sur cette partie, nous nous faisons accompagner par le Cetim», explique le directeur général.
L’entreprise va également devoir embaucher. «Dans les cinq ans, nous allons perdre entre 10 et 15 salariés en raison de départs en retraite. Former prend du temps, nous devons anticiper», assure Fabien Colas, directeur commercial industrie. Une tâche ardue, car peu de candidats frappent à la porte, bien que l’entreprise n’hésite pas à s’ouvrir pour faire découvrir ses métiers et le monde de l’industrie. «Nous avons des partenariats avec des écoles, nous organisons des visites, mais le recrutement reste difficile», renchérit Fabien Colas. Pourtant, les hommes et les femmes sont essentiels pour cette entreprise. Avec des projets d’expansion et une stratégie solide, Boutté reste fidèle à ses racines tout en regardant vers demain.