Bourbourg : le groupe français Ponticelli frères est désormais centenaire

Le groupe de manutention, de construction et de maintenance industrielle et nucléaire Ponticelli frères a fêté sa centième année d’existence en 2021. L’histoire de ce groupe commence en région parisienne pour se déployer ensuite sur l’ensemble de la France et à l’étranger. Dans le Nord, c’est à Bourbourg, près de Dunkerque, que le groupe est implanté. Il emploie localement 230 personnes et chapeaute également les agences du Havre, Rouen et Lillebonne et deux filiales.

Jean Guhel dirige la direction Nord-Normandie du groupe Ponticelli frères à Bourbourg, dont la particularité est d'avoir une forte activité dans le nucléaire.
Jean Guhel dirige la direction Nord-Normandie du groupe Ponticelli frères à Bourbourg, dont la particularité est d'avoir une forte activité dans le nucléaire.

Le groupe industriel Ponticelli frères a rejoint le club des entreprises centenaires en 2021. Dans le Nord, il est présent à Bourbourg, près de Dunkerque. La ville abrite depuis les années 1980 la direction Nord-Normandie du groupe, qui couvre un gros quart Nord-Ouest de la France et chapeaute également deux filiales : PPM (Ponticelli marin mécanique) à Dunkerque et Cochez à Valenciennes. Le site emploie localement 230 personnes.

Le groupe Ponticelli naît en région parisienne en novembre 1921 de la volonté de trois frères, italiens d’origine. Ouvriers maçons, ceux-ci décident d’unir leurs talents dans une entreprise de nettoyage et de réparation des cheminées de grands bâtiments et d’usine. Parmi eux, Lazare, mort à 110 ans en 2008, est connu pour avoir été le dernier des poilus français de la Grande Guerre. Progressivement, l’entreprise se détache de son activité première pour se spécialiser dans la manutention d’engins de levage-montage, plus spécialement pour le secteur du raffinage, en plein développement dans les années 1930-1940, et commence à ouvrir des agences dans toute la France. Après-guerre, Ponticelli frères est porté par les nombreux chantiers de reconstruction industrielle. 

Le groupe se diversifie alors dans les travaux neufs (mécanique, chaudronnerie, tuyauterie…) et participe, entre autres, à la construction de nombreuses raffineries, dont celle du groupe BP à Dunkerque. A partir des années 70, nouveau tournant dans la construction des plateformes offshore, mais aussi des centrales nucléaires, dont celle de Gravelines à partir de 1974. Parallèlement, le groupe s’ouvre à l’export, en Afrique notamment, pour des projets industriels du secteur pétrole et gaz.

A Bourbourg, une forte activité liée au nucléaire

A partir des années 90, la maintenance prend le pas sur la construction neuve, suivant l’évolution du marché. Depuis une petite dizaine d’années, le groupe a amorcé un nouveau tournant en ajoutant les énergies renouvelables à son arc, grâce au rachat de l’entreprise Gensun, spécialisée dans le montage de fermes photovoltaïques dans le monde entier. Le groupe appartient aujourd’hui encore à la famille Ponticelli (85% des parts, les 15% restants étant détenus par les cadres de l’entreprise). Il emploie 4 500 personnes, dont 3 000 en France, et a réalisé en 2020 un chiffre d’affaires de 650 millions d’euros.

C’est pour accompagner le fort développement industriel et nucléaire du Dunkerquois, en remplacement de l’agence d’Hénin-Beaumont, alors touchée de plein fouet par la désindustrialisation sidérurgique, que Ponticelli frères s’est installé à Bourbourg. L’activité de la direction Nord-Normandie se partage entre le nucléaire (40% du chiffre d’affaires) et l’industrie. Le poids du nucléaire dans le chiffre d'affaires (grâce aux centrales de Gravelines, Penly et Paluel) est d'ailleurs une particularité parmi toutes les agences/directions du groupe. En 2016, pour accompagner son développement, le site a déménagé ses ateliers, magasin général et zone de stockage dans de nouveaux bâtiments de 3 000 m2, dont l’entreprise vient de se porter acquéreur. 

Pas vraiment impactée par la crise sanitaire, hormis les premières semaines du confinement du printemps 2020 quand toute l’économie s’est mise à l’arrêt, l’agence de Bourbourg a «ensuite travaillé normalement avec l'immense majorité des travaux de maintenance industriel maintenus, et 2021 a même été une très bonne année, avec un chiffre d’affaires conforme à nos attentes», résume Jean Guhel, le responsable de la direction Nord-Normandie, qui a même dû embaucher 35 personnes pour stabiliser ses effectifs. Les perspectives pour 2022, sur un marché pourtant très concurrentiel, sont à l’avenant, tant au niveau des embauches que du chiffre d'affaires.