Boulogne : la torréfaction Proqua prend un nouvel élan
Nouvelles têtes à la société de torréfaction Proqua. Basée à Saint-Martin-Boulogne, l'entreprise fondée en 1951 vient d'être reprise par David Serruys et Alexis Bourel. Avec de belles ambitions.
«Je n’imagine pas le café de manière élitiste mais accessible au grand public.» David Serruys est l'un des nouveaux dirigeants de la torréfaction Proqua. Fondée en 1951 par M. Amat, la torréfaction Proqua (comprendre "Produit de qualité") a manqué de disparaître en 2007. Elle a été reprise par deux entrepreneurs boulonnais et ensuite rachetée en 2021 par David Serruys, et Alexis Bourel, son associé. Tous les deux démarrent une nouvelle grande aventure. Mais ils s'appuient sur un existant solide.
Un marché de spécialistes
Affichant un chiffre d'affaires de 1,35 M€ en 2019, l'entreprise s'appuie sur une dizaine de salariés et distribue ses produits sur tout le littoral, de Calais au Crotoy. Avec un atelier basé à Saint-Martin-Boulogne, elle dispose de deux magasins sur la Côte d’Opale : le magasin historique de Boulogne-sur-Mer et un second au Touquet.
Proqua trouve sa clientèle dans la restauration, dans l’entreprise, le commerce de détail, avec la grande et moyenne surface, sous la marque «Torréfacteur de la Côte d’Opale», et le e-commerce.
Cette clientèle pointue est souvent fidèle, comme le fut par exemple Philippe Leleu, chef du restaurant "Chez Jules" à Boulogne, récemment décédé et dont David Seruys tient à saluer la mémoire.
«On se positionne sur un marché de spécialistes, mais accessible. défend David Serruys. Notre café est noté au-dessus de 80 sur une base de 100, c’est un café de spécialiste (4% du marché, ndlr). Par contre, en dessous de 80 c’est un café de 'commodity'.»
Des valeurs affichées
Pour assurer ce positionnement, la torréfaction Proqua se repose sur des valeurs fondamentales. D'abord «une torréfaction que l’on appelle 'robe de moine plus'», qui dure entre 16 min 30 et 17 min 30, et qui permet d’extraire les arômes désirés. Ensuite des terroirs précis : l'Éthiopie, le Guatemala, la Colombie et le Brésil.
«Nous contrôlons quotidiennement la qualité du café vert dès la réception», assure David Serruys, qui sélectionne son café vert avec son partenaire, la société Belco, leader européen de l’exportation de grains de café.
Outre cette traçabilité, l'entreprise boulonnaise intègre aussi des critères environnementaux. Proqua travaille avec des producteurs ayant une démarche écologique qui n’a pas eu d’intrant chimique sur les caféiers, et souhaite prochainement faire labelliser Ecocert ce café exclusivement bio.
«Notre café est traçable, durable et donc écoresponsable, insiste David Serruys. Et il est local parce que l’on travaille dans un rayon de 50 km.»
Deuxième torréfacteur de la région derrière Méo, Proqua a su aussi franchir la très compliquée année 2020. Elle enregistre tout de même une perte de 30 000 € de son chiffre d'affaires, limitée grâce aux aides gouvernementales et la mise en chômage partiel de tous les salariés.