Boulogne et Lorient créent l'association européenne BlueFish

Constituée en mars 2013 à l’initiative des collectivités territoriales de Boulogne et de Lorient, BlueFish, association européenne de promotion de la pêche durable et responsable, a été reçue le 29 mai à Bruxelles par Maria Damanaki, commissaire européenne chargée des affaires maritimes et de la pêche.

La Commissaire européen Maria Damanaki entourée d'Olivier Le Nezet et de Claude Allan (à droite).
La Commissaire européen Maria Damanaki entourée d'Olivier Le Nezet et de Claude Allan (à droite).

Après avoir présenté la démarche de leur association qui a vocation à s’élargir à d’autres pays, son président Olivier Le Nézet, président du Comité régional des pêches de Bretagne, et son vice-président Claude Allan, 1er vice-président de la communauté d’agglomération du Boulonnais, ont, durant 90 minutes, échangé avec la commissaire sur trois sujets : l’avenir de la pêche en eau profonde, l’interdiction des rejets en mer et l’utilisation des fonds européens (FEAMP) pour renouveler à capacité égale la flotte de pêche.

D.R.

La commissaire européenne Maria Damanaki, entourée d'Olivier Le Nezet et de Claude Allan (à droite).

Ils ont insisté sur l’impact économique et social que causerait sur les façades maritimes européennes un arrêt d’exploitation des ressources d’eau profonde par les outils existants, en réclamant un meilleur encadrement collectif de la pêcherie et une expertise mieux partagée. La commissaire, qui a demandé aux représentants des territoires une mesure de cet impact social, leur a affirmé que son intention n’était ni de faire cesser cette pêche, ni d’interdire le chalutage.

Sur la mise en œuvre de l’interdiction des rejets en mer, Maria Damanaki a donné son accord pour que le couperet ne tombe pas trop vite : «pour avancer pas à pas, pêcherie par pêcherie», et en accompagnant financièrement les efforts de sélectivité entrepris par les professionnels, et notamment ceux qui souhaitent adapter leurs engins de façon à éviter les captures accessoires. Les rejets ramenés à terre pourraient être destinés aux dons caritatifs, à l’alimentation pour l’aquaculture, mais également valorisés pour être utilisés par l’industrie (cosmétique, par exemple), tandis que les rejets vivants pourront être remis à la mer.

Pêcher mieux. Concernant l’affectation du FEAMP, qui sera l’objet de discussions sous la présidence lituanienne au cours du second semestre 2013, la commissaire a promis d’apporter à BlueFish des réponses concrètes pour concilier les aides avec la contrainte de ne pas augmenter la capacité de production des unités de pêche. Olivier Le Nézet et Claude Allan ont insisté sur l’importance d’appuyer des projets innovants de renouvellement de la flotte, avec de nouvelles motorisations, non pour pêcher plus, mais pour pêcher mieux : de manière plus économique, plus écologique, plus sécuritaire et plus confortable pour les hommes.