Boralex : «Nos éoliennes s'inscrivent dans un projet territorial»

L'entreprise québecoise de production d'énergie renouvelable, dont le siège français se situe à Blendecques, compte pas moins de trente parcs éoliens dans les Hauts-de-France. Rencontre avec son directeur régional, Thomas Petit.

Thomas Petit, directeur régional de Boralex. © Lena Heleta
Thomas Petit, directeur régional de Boralex. © Lena Heleta

Impossible de parcourir le Pas-de-Calais sans apercevoir ces grandes dames de fer qui s'affairent au gré du vent. Les Hauts-de-France dans leur globalité sont une terre d'éoliennes, et Boralex en est l'un des grands acteurs. En a attesté, le 27 septembre, l'inauguration du parc d'Helfaut – cinq éoliennes près de Saint-Omer – , dernier en date sur la trentaine que recense l'entreprise québecoise dans la région, soit environ 200 éoliennes. «Dans les Hauts-de-France, nous produisons 500 Mégawatts d'énergie. La filière dans son ensemble couvre 30% des besoins de la consommation électrique régionale», indique Thomas Petit, directeur régional de la société canadienne. 

L'ingénieur, qui a travaillé une quinzaine d'années dans l'énergie renouvelable, relate l'histoire de cette entreprise fondée par les trois frères Lemaire dans les années 1990. À l'origine dans l'industrie papetière, ils se sont ensuite dirigés vers l'hydro-électricité. «Cela s'est ensuite traduit, en France dans les années 2000, par l'éolien. Nous avons démarré avec quelques collaborateurs. Désormais nous sommes 90 dans la région. Et au niveau national, nous produisons l'équivalent de 1,2 gigawatts, soit la consommation de la métropole lilloise». 

Blendecques, LE site emblématique

«Nous avons une implantation historique dans les Hauts-de-France. Tout a démarré dans le Pas-de-Calais, à Blendecques, notre site emblématique, là où est d'ailleurs situé notre siège social français». L'entreprise dispose de deux agences complémentaires dans la région, à Lille et Abbeville, mais opère sur tout le territoire hexagonal pour un chiffre d'affaires de 200 millions d'euros, dont 80 millions d'euros envrion pour les Hauts-de-France. 

Le parc éolien du Seuil du Cambrésis. © Boralex


La société, qui est présente sur toute la chaîne de valeur – de la construction à la maintenance en passant par les démantèlements et extensions –, fait fabriquer ses éoliennes par des turbiniers en Allemagne et au Danemark, les achemine et les assemble in situ. Si cette dernière opération se fait rapidement, un projet de parc se fait sur des années. Et sur ce point, Boralex a à cœur de travailler main dans la main avec les collectivités territoriales, mais aussi «les riverains, associations, et toute la sphère socio-économique», plaide Thomas Petit.

«Il y a une appétence chez les riverains à participer à la transition énergétique»

«Notre modèle économique est de produire de l'électricité pour la vendre aux fournisseurs. Nous ne sommes donc pas connus du grand public, ce à quoi nous souhaitons pallier en inscrivant au maximum nos éoliennes dans un projet territorial de proximité. Il faut sept à huit ans depuis les premières études jusqu'à l'inauguration d'un parc. Il y a un besoin de toute une phase de dialogue avec le territoire». Or, continue-t-il, «il y a une appétence chez les riverains à participer à la transition énergétique». C'est pourquoi la société a entre autres lancé une campagne de financement participatif, avec un rendement de 7%, pour aider au financement de son dernier parc. Thomas Petit rappelle par ailleurs que si «nous sommes énergéticiens, nous nous devons de nous entourer d'experts en écologie pour protéger les espèces volantes, ou encore de paysagistes». Boralex a également pour objectif de faire participer les entreprises locales, par exemple en génie civil.

Cap sur le photovoltaïque

La feuille de route ? Dans les années à venir, la société québécoise souhaite développer des projets photovoltaïques de toute taille, ainsi que l'agrivoltaïsme. «Nous avons une ambition sur le solaire. C'est en cours. Les deux énergies sont complémentaires. D'ici 2030, nous souhaitons rééquilibrer notre portefeuille, avec 50% d'éolien et 50% de photovoltaïque», confie Thomas Petit. Après le vent donc, bientôt le soleil pour nourrir les énergies renouvelables de notre région.