Booster sa carrière au féminin

Booster sa carrière au féminin

C’est malheureusement toujours un fait avéré : être une femme peut, aujourd’hui encore, être un frein pour faire évoluer sa vie professionnelle. Face à ce constat, des réseaux de femmes ont été créés pour permettre à ces dernières de progresser dans leur trajectoire professionnelle. Ils sont très actifs en Grand Est. Comment choisir le bon réseau ? Éléments de réponse.

L’herbe est plus verte chez le voisin… Pas toujours. Si en matière d’égalité salariale, la France n’est pas à proprement dit une bonne élève, avec un écart de rémunération de 16 % entre femmes et hommes, en faveur de ces derniers, elle se situe dans la moyenne européenne. L’Allemagne (22 %) fait pire, tout comme l’Autriche, le Royaume-Uni, le Portugal. Le podium européen de l’égalité salariale place le trio Belgique, Italie, Pologne en tête avec un taux de différence inférieur à 8 %. Trop de parcours féminins restent barrés par une inégalité. C’est le cas dans l’accès aux études supérieures, aux responsabilités, à l’emploi. Ce malgré des cursus brillants, une conjugaison entre vie privée et professionnelle complexe, un investissement de stakhanoviste. Elles sont de plus en plus nombreuses à rejoindre, voire à initier leurs propres clubs et réseaux. Leur ambition, légitime, est de faire vivre des cercles business, d’amplifier leur chiffre d’affaires, de partager expériences et pratiques. Sur le périmètre Grand Est, ces groupements se nomment : EST’elles Executive, Elles bougent, Femmes 3000, RéZoé, Les Femmes fantastiques, Collectif des FEES, Créez comme elles. Progresser dans sa carrière, lancer son entreprise, rebondir après un licenciement, rencontrer de nouveaux prospects, s’engager en faveur de la mixité, apprendre à s’exprimer devant un auditoire… les raisons d’intégrer un club et un réseau sont multiples. Après avoir ciblé ses motivations reste l’étape du choix du bon réseau.

Bousculer codes et clichés

Les réseaux d’écoles demeurent les plus connus tels : HEC, Essec, Polytechnique, Sciences po, Supélec… Créés par d’anciennes élèves pour s’entraider, mais aussi pour prévenir les nouvelles diplômées que la carrière au féminin n’est pas un long fleuve tranquille. Les réseaux par secteur rassemblent des parcours dans le numérique, le tourisme, dans la beauté ou les cosmétiques, l’automobile, l’administratif, l’artisanat… Il existe d’autre part des réseaux classés en fonction de la profession, pour les avocates, les juristes, les experts comptables, les médecins… Les réseaux d’entreprises sont très présents dans la plupart des grosses structures telles : Engie, SNCF, EDF, Orange, Société Générale, BNP, pour donner aux femmes la possibilité d’accéder aux responsabilités. À titre d’exemple, SNCF au féminin compte plus de 5 000 membres. Les réseaux transversaux dépassent le secteur ou la profession, s’adressant à toutes, avec un trait commun : aider dans les carrières. Enfin, les réseaux d’entrepreneuriat féminin reposent sur le soutien aux femmes, lesquelles vers 40 ans, se sentent bloquées dans leur travail et, pour continuer à évoluer, se tournent vers l’entrepreneuriat. En 2020, la France compte plus de 500 clubs business et sectoriels 100 % féminins. Le networking féminin a le vent en poupe, et c’est tant mieux, porté par des entrepreneures de 35 à 40 ans, parfois moins. Un jour, elles insufflent un élan plus offensif à leur vie professionnelle et décident de bousculer les codes, les clichés, les tabous usés jusqu’à  la corde mais persistants dans nos modes de fonctionnement sociétaux. La lutte pour l’égalité entre femmes et hommes, ici dans la sphère travail, trouve sa source en des temps bien lointains. Des progrès considérables ont été effectués en la matière, certains pas de géant à bien des égards. Il reste toutefois beaucoup à construire. Une co-construction en fait, entre femmes et hommes.

Comment intégrer un réseau ?

Il n’y a là guère d’originalité. L’installation dans un réseau féminin se fait sur inscription simple, dossier ou cooptation. Les tarifs varient selon les entités, entre 50 et 200 euros par an. Certains se spécialisent dans des secteurs, d’autres prônent l’éclectisme et la diversité. Les nombreuses expériences de terrain font ce constat : au bout de deux ans, on en ressort «avec plus de maturité, plus de confiance en soi, de leadership, d’ambition.»