Bonnuit, des matelas lillois qui ont du sens

On ne le sait pas forcément mais, comme le rappelle Cédric Mathon, cofondateur de Bonnuit, «95% des matelas produits sont issus de l’industrie pétrolière et synthétique». Un chiffre étonnant qui peut porter à la prise de conscience dans un monde qui se tourne de plus en plus vers l’écoresponsabilité. 

Cette volonté, l'entreprise veut donc l’introduire dans le monde du matelas et du sommier, avec une matière première qui se trouve à quelques pas de Linselles, là où est implanté l’atelier de fabrication de la marque nordiste.

«Pour le sommier, c’est un bois qui vient de Valenciennes ; pour le lin, nous avons une entreprise dans les Flandres", détaille Cédric Mathon. «Pour ce qui est du matelas, on a une base en ressort recyclé qui vient d’Allemagne. Il n’y a pas de fournisseur en France, comme le latex qui vient, lui, de Belgique», explique Félix Hanicotte, le deuxième cofondateur de l’entreprise.

20 000 euros récoltés

Ce matelas écoresponsable, les deux amis d’enfance ne l’avaient pas en tête depuis le début. Tout s’est déclenché grâce à une opportunité : «On ne s’est pas levé un matin en se disant : 'On veut fabriquer des matelas !' On était tous les deux en perte de sens dans nos milieux professionnels respectifs. On avait besoin de quelque chose de concret. On recherchait une boîte qui avait une vraie valeur ajoutée et un vrai savoir-faire artisanal.» C’est ainsi qu’en juin 2020, Cédric Mathon et Félix Hanicotte fondent leur entreprise après une campagne de crowdfunding très réussie (20 000 euros récoltés pour un objectif initial de 8 000 euros), avec un objectif simple : proposer un matelas de qualité, avec des impératifs d’écoresponsabilité très hauts.

Des ventes constamment à la hausse

Partis à quatre dans l’aventure, Bonnuit compte aujourd’hui neuf salariés. Une belle progression qui s’accompagne d’un travail d’équipe sur toutes les chaînes de production. «Tout est centré autour de l’atelier de production. C’est vraiment cet esprit de petite boîte qu’on recherche, où on a tous un projet commun, se félicite Cédric Mathon. Ce qui est assez plaisant, c’est lorsqu’un client vient découvrir notre atelier. Il voit Félix en train d’aider les équipes, il voit les matières premières… Ensuite, on lui fait tester plusieurs matelas à l’aveugle, et il choisit très souvent le Bonnuit. On a un double sens : un matelas ultraconfortable qui a en plus une dimension responsable. On essaie de bien faire les choses et on pense qu’en pariant sur la transparence, il y a une belle carte à jouer.»

Avec plus d’une centaine de matelas vendus, les deux fondateurs sont largement au-delà de leurs objectifs, et «chaque mois est meilleur que le précédent» aux dires de Félix Hanicotte.