Biogis Center, pierre angulaire de la chimie verte…
Biogis Center fait partie du programme Pivert (Picardie, innovations végétales, enseignements et recherches technologiques). Classé parmi les Investissements d’avenir, il prendra place dans le parc technologique des Rives de l’Oise à Venette (près de Compiègne), à côté de l’usine Novance, un des partenaires industriels du projet, qui réunit les laboratoires de l’oléochimie de Sofiproteol, leader dans le domaine des carburants verts.
Pivert a été classé parmi les Investissements d’avenir en 2011, afin de relancer l’industrie française à l’heure de la reprise économique. Il est doté d’un budget de 220 à 230 M€, dont le grand emprunt à hauteur de 64,25 M€. C’est une société de droit privé issue d’un Partenariat publicprivé (PPP) ayant pour ambition de développer la chimie du végétal à base d’une matière première renouvelable, prometteuse et compétitive : la biomasse oléagineuse. C’est le substitut de la chimie issue des produits fossiles. Après avoir visité le complexe industriel de Novance, le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg a déclaré : « La chimie, c’est l’industrie des industries et la France est une grande nation dans ce domaine. Pivert est un beau projet basé sur un Partenariat public-privé original, Il y a d’extraordinaires potentialités à la clé. La France confortera sa place parmi les leaders européens de la chimie verte et des biocarburants. Dans un moteur de voiture on a déjà de plus en plus de végétal pour remplacer le métal. Et nous avons encore besoin d’enlever 300 kilos par véhicule. La chimie verte, dont la Picardie est le pilier y contribuera et de surcroît cela créera des emplois. » Jean-François Rous, président de Pivert, a expliqué les résultats d’ores et déjà obtenus, notamment en matière de R&D, et l’intérêt du Biogis Center pour transférer ces résultats à l’industrie : « Je me réjouis de voir la concrétisation du Biogis Center. Notre recherche est en marche, avec 36 projets initiés, et des résultats déjà nombreux notamment en termes de brevet qu’il va falloir industrialiser. L’aide de l’Etat, prise sur le grand emprunt national de 2010, se monte à 40 millions pour le programme Genesys développé par 23 instituts académiques rassemblant 150 chercheurs partout en France, dont l’université de Picardie Jules-Verne et l’Université technologique de Compiègne (UTC). 64 M€ sont alloués au centre Biogis, établissement de 5 000 m²qui ouvrira en 2015 ; la région et l’agglomération de Compiègne ont contribué pour 8 M€ à parité. »
Cinq brevets ont été déjà déposés, dont deux déjà lancés avec l’exclusivité réservée aux neuf entreprises membres du club. Thierry Stadler, directeur général du pôle Industries agro ressources (IAR), définit ainsi le Biogis Center : « C’est la pierre angulaire de notre dispositif. Ce sera un centre d’innovation d’oléo-chimie où acteurs de la recherche et industriels travailleront ensemble à mettre à l’échelle les procédés développés en chimie du végétal, axés sur des produits de la chimie, de l’alimentaire, de la nutrition et de la santé. C’est un concept de bio raffinerie où le monde agricole est impliqué via les coopératives qui fourniront colza et tournesol. Ce site rassemblera, chose très rare, R&D et industrialisation. » Philippe Marini, président de l’ARC a souligné : « La volonté de l’agglomération de sublimer l’innovation qui est une source d’attractivité, de notoriété du territoire, grâce à l’UTC et l’Ecole supérieure de chimie organique et numérique (Escom). Les centres mondiaux de R&D de Bostik et Inergy sont déjà installés à Venette et ceci, grâce à Pivert. » Xavier Beulin, président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) et président de Sofiprotéol, holding de Novance a rappelé les prémices du projet Biogis : « Notre première démarche a été de fédérer les représentants publics et la communauté scientifique, ensuite de se regrouper dans une collégialité d’intérêts. Biogis Center sera au premier rang européen et associera en amont et en aval les producteurs agricoles et industriels. Le PPP est un modèle dans le genre. Il faut savoir que sans la première génération de bios carburants, il n’y aurait pas eu cette avancée dans la recherche. L’agriculture se retrouve au coeur du projet et en élément fort de Pivert. Il y a une synergie entre fonctions élémentaires de l’agriculture et les protéines végétales travaillées dans les usines de chimie végétale. » Le centre doit créer une vingtaine d’emplois, avec à l’horizon 2020 au total 5 000 emplois maintenus ou créés au sein des entreprises partenaires du projet.