Bilan positif pour l’A79, accélérateur économique local

Nationale accidentogène, la RN79 est devenue l’A79 en novembre 2022. Pour mesurer l’impact de l’infrastructure, APRR a lancé une enquête auprès des institutionnels et acteurs économiques de Saône-et-Loire et de l’Allier deux ans après son ouverture. Le bilan semble positif.

Selon une enquête d'APRR, l’A79 et son péage innovant en flux libre participerait au développement économique local. © APRR / Xavier Chabert
Selon une enquête d'APRR, l’A79 et son péage innovant en flux libre participerait au développement économique local. © APRR / Xavier Chabert

Les habitués l’appelaient la route de la mort ! La route nationale 79, très utilisée par les poids lourds, avait enregistré une centaine de décès en dix ans, notamment des chocs frontaux. Pour inverser la tendance et mettre cet axe en sécurité, l’Etat a décidé de le confier à un réseau privé pour la mise en concession autoroutière. « Eiffage s’est chargé de la construction et a investi tandis qu’APRR se charge de l’exploitation en se rémunérant sur les péages pendant la période de la concession jusqu’en mars 2068 » résume Alexandre Claude, directeur général délégué CEVM chez APRR.

Un facteur d'attractivité

Deux ans après l'ouverture, l'exploitant a souhaité mesurer les retombées de l’A79. Le concessionnaire a donc initié une enquête auprès de 200 acteurs économiques et institutionnels de Saône-et-Loire et de l’Allier, à proximité de l’A79, entre Montmarault à Digoin. « 93 % des interrogés pensent que l’autoroute a amélioré l’attractivité des entreprises en les rendant plus accessibles aux clients mais aussi aux salariés en facilitant les parcours. » Alexandre Claude estime que l’A79 permet d’habiter plus loin d’un lieu de travail sans perdre en temps de trajet tandis qu’un diffuseur attire de nouvelles activités, logistiques notamment. « 84 % considèrent que l’autoroute participe de la création d’emploi et plus de 90 % jugent qu’elle améliore le développement du tourisme. »

Loin de l’image de l’autoroute des années 60, Alexandre Claude insiste sur la volonté d’APRR de participer au dynamisme local. « Ce n’est plus seulement une bande de bitume qui traverse des territoires. Nous aidons le local à se développer comme un vrai partenaire. » Le responsable fait ainsi allusion à l’aire autoroutière du Bourbonnais que gère directement APRR et qui commercialise des produits locaux en circuit court. « Nous essayons d’être en adéquation avec le local. »

Une nouvelle façon de penser l’autoroute

Du point de vue environnemental, APRR répond aussi à ses obligations en compensant les hectares pris à la nature. « Nous avons fait l’acquisition d’une ferme de 130 hectares en changeant les pratiques agricoles, avec succès, et en ramenant de la faune. L’agriculteur en place travaille en respect avec un cahier des charges. » Le groupe met aussi l’accent sur sa transparence hydraulique qui se traduit par des travaux autour de la gestion de l’eau et de l’aménagement du territoire. « Une autoroute est un accélérateur économique qui intègre la problématique de croissance verte. »

Ouverte le 4 novembre 2022, pour répondre aux exigences de l’Etat, l’autoroute A79 a été la première en flux libre. « C’est une nouveauté qui demande de la pédagogie. » Pas moins de 96 panneaux expliquant le fonctionnement du péage en flux libre jalonnent le parcours tandis que 16 bornes de paiement ponctuent les 88 kilomètres entre l’Allier et la Saône-et-Loire. « L’autoroute en flux libre présente plusieurs avantages. La sécurité tout d’abord puisqu’il y a moins d’accidents, la fluidité car il n’y a pas d’arrêt et enfin un intérêt environnemental. »

Alexandre Claude évoque ainsi la consommation de gasoil réduite puisqu’un poids lourd consomme un litre de carburant à une barrière de péage. L’A79 accueille chaque jour 14 000 véhicules dont 30 % de poids lourd. « Par ailleurs, une barrière de péage prend deux hectares à la nature que nous avons économisé en supprimant les trois barrières prévues sur le parcours. »

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert