Bilan : activité en recul pour le commerce en 2018

Le secteur du commerce enregistre pour l’année 2018 un léger ralentissement, seul le commerce de gros affiche une relative bonne santé.
Le secteur du commerce enregistre pour l’année 2018 un léger ralentissement, seul le commerce de gros affiche une relative bonne santé.

Après plusieurs années de hausse, l’activité globale du commerce a ralenti en 2018, sauf dans le commerce de gros. Quant aux prix, ceux-ci augmentent fortement dans les trois grands secteurs du commerce stimulant ainsi les ventes en valeur.

Le secteur du commerce enregistre pour l’année 2018 un léger ralentissement, a annoncé l’Insee, dans le bilan qu’elle vient de publier. Cette orientation à la baisse s’explique à la fois par un retrait simultané de l’investissement des entreprises (+ 3,8 %, après + 4,7 % en 2017), de la consommation des ménages (+ 0,9 %, contre + 1,4 %), ainsi que des échanges extérieurs (+ 3,5 %, après + 3,9 % pour les exportations. En valeur, les ventes augmentent nettement dans les trois grands secteurs du commerce, le gros, le détail et l’automobile, en raison de la hausse des prix.

Dans le commerce de gros, les ventes conservent leur dynamisme

En 2018, les ventes du commerce de gros ont atteint 674 milliards d’euros. Les ventes des grossistes demeurent dynamiques en volume (+ 1,9 %, comme en 2017) et progressent fortement en valeur, soit + 4,5 %, après + 4,3 % en 2017. La bonne tenue de l’activité du commerce de gros concerne  la plupart des secteurs. Principal contributeur de la croissance en 2018, comme l’année précédente, le commerce de gros de biens d’équipement est encore stimulé par l’investissement des entreprises. L’activité du commerce de gros en équipements de l’information et de la communication reste ainsi soutenue en 2018 à + 7,8 %, contre 7,4 % en 2017. Toutefois, les ventes des grossistes en autres équipements industriels ralentissent pour atteindre + 3,2 % (après + 4,7 %). De leur côté, les ventes en gros de produits domestiques augmentent, portées par les exportations de la plupart des biens, et en particulier les produits de luxe (parfumerie, joaillerie et vêtements). Finalement, seule l’activité des autres grossistes spécialisés se détériore en 2018 (- 0,8 % en volume), pénalisée par les ventes de produits pétroliers.

Le commerce de détail au ralenti

En revanche, dans un contexte global d’accélération de la hausse des prix, la baisse de la consommation des ménages a entraîné un ralentissement des ventes en volume de marchandises au détail. En 2018, les ventes au détail pèsent 518 milliards d’euros et augmentent de 2,1 % en valeur. Le commerce hors magasin, ralentit, passant de + 5,5 % à + 2,6 % en valeur, mais les ventes sur Internet continuent de gagner des parts de marché, note l’Insee. L’alimentaire spécialisé reste tout de même dynamique en 2018, porté notamment par les ventes des enseignes spécialisées en bio, qui bénéficient de nouveaux comportements d’achat. Le retour des consommateurs dans les petites surfaces généralistes se confirme également. À l’inverse, les grandes surfaces, qui représentent toujours près des trois quarts des ventes des magasins alimentaires, sont pénalisées. «Les ventes de produits non alimentaires baissent encore fortement dans les hypermarchés et supermarchés», note l’Institut de statistique. Globalement, le commerce non alimentaire en magasin, s’affiche en retrait en 2018 pour enregistrer seulement + 0,2 % en volume, après + 1,9 %. Toutefois, cette situation masque de grandes disparités en fonction des secteurs. En effet, les ventes en magasin de culture et loisirs reculent nettement, surtout pour les grandes enseignes de jouets, ou encore les jardineries. Quant aux ventes en grands magasins et bazars, celles-ci poursuivent une tendance favorable, permise par le retour des touristes. Pour la deuxième année consécutive, le grand commerce progresse plus modérément que l’ensemble du commerce non alimentaire. Avec des retombées en matière d’emploi : pour la première fois depuis 2008, le commerce de détail «est celui qui contribue le moins à la hausse des effectifs du secteur» (3,2 millions de salariés).

L’automobile impactée par  les normes antipollution

Pour le commerce et la réparation d’automobiles et de motos, l’année 2018 marque une rupture dans l’évolution haussière observée ces trois dernières années. Toutefois malgré ce ralentissement, les ventes poursuivent leur croissance en valeur de 2,9 % pour atteindre 131 milliards d’euros. Par ailleurs, les prix augmentent très nettement tirés à la hausse par les exigences accrues sur les normes antipollution. Par rapport à 2017, l’activité reste tout de même en retrait dans l’ensemble des secteurs. Les immatriculations de voitures neuves aux particuliers ont nettement ralenti en fin d’année. Les ventes du commerce automobile pèsent encore pour plus de 70 % du total des ventes.