Bientôt une usine neuve à Saint-Quentin pour Aunde France

« L’industrie textile est présente dans la ville et sur ce site depuis 1894, notamment avec la société Delcar que le groupe Aunde a racheté en 2007 », raconte Pierre-Alexandre Lambert, responsable des opérations industrielles Aunde France. Depuis ce rachat, l’entreprise, qui conçoit des tissus automobiles en maille, s’est largement développée avec un éventail de clients varié comme Peugeot, Toyota ou encore Aston Martin… Aunde France travaille également avec le secteur ferroviaire notamment pour les sièges du métro parisien.

Aujourd’hui, le groupe allemand entend renforcer sa présence en France. Pour cela, il investit 15 millions d’euros dans la construction d’une usine. « Nous sommes actuellement dans le cœur de la ville, au milieu d’un quartier résidentiel, dans un bâtiment vétuste qui date de l’après-guerre. Nous avions besoin d’une unité de production flambant neuve », souligne Pierre-Alexandre Lambert, également responsable du projet "nouvelle usine".

800 000 euros via France Relance

Le changement est radical puisque la future usine respectera les dernières normes de construction. « Le bâtiment sera beaucoup mieux isolé que celui que nous avons. Avec la hausse des prix et nos lignes de finition qui tournent au gaz, ce déménagement fait sens », reprend le responsable des opérations industrielles. Elle sera située à deux kilomètres du site de production actuel et s’étendra sur plus de 10 000 m². La construction devrait être livrée cet été après une phase de dépollution, de terrassement, et de montage de la structure. Le toit, sera, à terme, recouvert de panneaux solaires.

L’entreprise saint-quentinoise a bénéficié de l’aide du plan France Relance à hauteur de 800 000 euros pour s’équiper de machines dernier cri. « Nous avons acquis ces outils l’année dernière en sachant que nous avions ce projet de déménagement en 2024. Tout était pensé », précise Pierre-Alexandre Lambert. Aujourd’hui, Aunde France compte actuellement une vingtaine de métiers circulaires et cinq rectilignes.

Investir dans l’humain

Cet investissement répond aussi à la volonté de renforcer son adaptabilité, mot d’ordre de l’entreprise. « Après ces dernières crises, nous voulons préserver notre activité et renforcer nos compétences pour mieux répondre aux demandes des clients », confirme le responsable. Ainsi, Aunde France pourrait bien proposer à l’avenir des tissus fabriqués grâce à des matières recyclées, comme le demandent déjà certains équipementiers.

Si l’entreprise aspire à s’adapter, elle veut aussi faire perdurer le savoir-faire de ses collaborateurs. « Nous avons des opérateurs avec 35 ou 40 ans de maison, ils partiront bientôt à la retraite avec leur expérience. Seulement, nous ne voulons perdre ce savoir-faire, nous voulons le transmettre », détaille le responsable qui recrute et propose de former tous les types de profils. Une véritable philosophie pour l’entreprise. « On se donne les moyens d’accompagner les investissements matériels par un investissement sur l’humain », conclut Pierre-Alexandre Lambert.