Biden vante son bilan économique et veut taxer les riches
Lors de son discours sur l'état de l'Union jeudi, Joe Biden a chanté les louanges d'une économie américaine florissante et a plaidé en faveur de l'augmentation des taxes sur les...
Lors de son discours sur l'état de l'Union jeudi, Joe Biden a chanté les louanges d'une économie américaine florissante et a plaidé en faveur de l'augmentation des taxes sur les sociétés et d'un impôt sur les milliardaires.
Le président de 81 ans, candidat à sa réélection, a vanté son bilan en matière d'économie. Le monde entier "envie" l'économie des Etats-Unis, a-t-il dit.
"J'ai hérité d'une économie qui était au bord du gouffre", a-t-il déclaré lors du discours, en référence à la pandémie de Covid-19 qui avait mis à genoux la première économie mondiale.
"Quinze millions d'emplois ont été créés en trois ans, c'est un record. Et le taux de chômage est le plus bas depuis 50 ans".
Pour autant, face à des électeurs peu réceptifs à ces statistiques - les Américains continuant de souffrir de prix élevés - le président a notamment mis en avant jeudi une amélioration de l'accessibilité au logement.
Alors que Medicare, le régime d'assurance santé des plus de 65 ans aux Etats-Unis, est en train de négocier le prix de certains traitements, le président a plaidé en faveur de la baisse du prix de 500 médicaments au cours de la prochaine décennie afin d'économiser l'argent des contribuables.
Le démocrate a également appelé à un relèvement du taux d'imposition des entreprises et a dit souhaiter taxer les milliardaires à hauteur de 25%.
"Il est temps d'augmenter l'impôt minimum sur les sociétés à au moins 21%, afin que toutes les grandes entreprises commencent enfin à payer leur part", a-t-il déclaré.
Gagner face à la Chine
Dans un contexte de concurrence avec la Chine, Joe Biden a tenu à rappeler les mesures qu'il a prises pour limiter les exportations de technologies de pointe.
"Franchement, malgré ses discours musclés sur la Chine, mon prédécesseur n'a jamais eu l'idée de faire quoi que ce soit de ce genre", a déclaré M. Biden en faisant référence à Donald Trump, candidat à l'élection.
Il a ajouté que Washington était dans une "position plus forte" que quiconque pour gagner contre la Chine, tout en soulignant qu'il ne cherchait pas à entrer en conflit avec la deuxième économie mondiale.
Malmené dans les sondages par près de trois années de forte inflation, le président ne cesse de mettre en avant ses mesures pour redonner du pouvoir d'achat aux Américains. Notamment aux ménages de la classe moyenne et aux moins aisés.
Il a déclaré qu'il souhaitait mettre en place un crédit d'impôt annuel pour aider les Américains à faire face aux coûts du logement et a mis l'accent sur ses efforts pour réduire les prix déloyaux et des frais cachés.
Il a également ciblé, comme il le fait depuis plusieurs mois, l'industrie agro-alimentaire qui, pour faire face à l'inflation, réduit les quantités vendues mais laisse le produit au même prix, la "shrinkflation".
Les propositions économiques de M. Biden ont cependant peu de chances de voir le jour, car même si Joe Biden est réélu en novembre, il faudrait qu'il ait une majorité démocrate au Sénat et à la Chambre des représentants, ce qui est loin d'être acquis, pour les mettre en application.
L'administration Biden n'est ainsi pas parvenue à faire ratifier le projet de taxation mondiale des entreprises, pourtant adopté en octobre 2021 par les pays de l'OCDE.
"Le président présentera la semaine prochaine un budget qui réduira le déficit de 3.000 milliards de dollars sur 10 ans", a par ailleurs souligné Lael Brainard, sa principale conseillère économique lors d'une conférence téléphonique avant le discours.
Un pied de nez supplémentaire à Donald Trump, dont la réforme fiscale de 2017 a fait bondir la dette.
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