Retour sur la visite d'Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique
Béthune : une nouvelle vie «verte» pour l’ancien site de Bridgestone
Deux ans et demi après la fermeture de Bridgestone, le site de l’usine est en pleine reconversion «verte». C’est pourquoi, le 23 novembre dernier, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, s’est rendue à Béthune, pour découvrir ce renouveau.
L’événement est ancré dans toutes les mémoires. Le 21 avril 2021, Bridgestone, entreprise spécialisée dans la fabrication de pneus de petit calibre, fermait définitivement ses portes, laissant sur le carreau 864 salariés. Un choc pour les habitants et une fermeture amère pour les élus locaux. 32 hectares allaient tomber en friche. «Il fallait vite rebondir. L’État s’est particulièrement mobilisé pour accompagner la reconversion du site de Bridgestone», explique Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique.
Alors en charge de l’industrie, la ministre avait travaillé avec les acteurs locaux pour réindustrialiser le territoire avec le plan Territoires d’industries et France Relance... Aujourd’hui, plus de 73% de la surface du site est à nouveau occupée. «94% des salariés de Bridgestone ont retrouvé un emploi. Certains travaillent même aujourd’hui sur le site», se réjouit Agnès Pannier-Runacher, qui était en visite à l’usine le 23 novembre dernier.
Vers une économie circulaire
L’ex-site s’est réindustrialisé en prenant le virage de l’économie circulaire. Trois entreprises sont déjà bien lancées. «Ce sont des activités d’industrie verte, qui ont vocation à se développer dans les années à venir. Elles répondent à l’enjeu du défi climatique», atteste la ministre de la Transition énergétique. À l’instar de Blackstar qui réutilise 80% d’un pneu usagé pour son pneu Leonard. Ce qui permet d’économiser jusqu’à 63% de CO2. «D’ici à 2030, nous espérons produire un million de pneus par an», ambitionne Laurent Cabassu, directeur général de Blackstar.
Ou encore Bringback, dont la ministre a visité les locaux, qui régénère des batteries. Un concept innovant : au lieu d’être broyées, ces pièces automobiles retrouvent 100% de leurs capacités, puis peuvent être commercialisées à nouveau. «Pour le moment, on peut recharger 360 batteries en même temps, toutes les 12 heures. Soit cinq régénérations par pièce», montre Guillaume Sigiez, développeur de boucle d’économie circulaire de Néo-éco, groupe qui possède Bringback.
Le site Béthunois de 1 811 m2 est une usine pilote pour Bringback qui espère implanter son concept en Europe. «Notre matière première provient de Mobivia. Notre défi est d’accueillir davantage de batteries», confirme le développeur de Néo-éco. Ce qu’ils espèrent atteindre avec la réindustrialisation du territoire et le développement des Gigafactories. «De la synergie va se créer avec le territoire, mais aussi entre les entreprises présentes sur l’ancien site de Bridgestone», atteste Arnaud Degezelle, directeur général de SIG, filiale de Log’s.
Des nouveaux emplois
Toujours dans une dynamique verte, deux entreprises s’implanteront prochainement sur le site Béthunois, il s’agit de : Mecaware et Green Doot, respectivement spécialisés dans le recyclage des métaux de batterie et dans le recyclage du plastique. Ce qui va créer de l’emploi. «Ces multiples implantations vont créer une centaine d’emplois en plus. Les entrepreneurs ne m’ont pas parlé de difficultés de recrutement. Bien au contraire, ce sont des métiers attractifs qui ont du sens», félicite Agnès Pannier-Runacher. Pour accompagner ces métiers de demain, la ministre entend travailler davantage sur des réformes concernant les formations.