Bernard Cazeneuve : « Je vous ai entendus »
Le ministre délégué chargé des affaires européennes est venu à Amiens pour évoquer le Pacte européen de croissance. Il en a profité pour annoncer que, grâce à la recapitalisation de la Banque européenne d’investissement, une dotation supplémentaire devrait être accordée au Centre hospitalier pour financer le surcoût du chantier du mono-site.
Le ministre délégué chargé des affaires européennes a choisi Amiens pour sa première visite officielle. Natif de Senlis, il a dit à l’auditoire toute l’admiration qu’il a toujours eue pour la capitale régionale : « Depuis nos remparts, on regardait Amiens comme étant la ville où on allait passer le bac et où on allait à l’université. Amiens, c’est la ville où on allait quand on voulait acquérir sa liberté. »
Rallonge
La visite du ministre était donc symbolique. Elle n’était pas non plus le fruit du hasard. Bernard Cazeneuve venait évoquer le Pacte européen de croissance mais surtout la recapitalisation de la BEI. La Banque européenne d’investissement a déjà accordé 260 millions d’euros de financements pour le chantier du nouveau CHU. Mais le coût du projet, d’abord estimé à 520 millions d’euros, a depuis été réévalué à 630 millions d’euros en fonction de l’augmentation des prix. La BEI va devoir élire les projets sur lesquels elle choisit d’attribuer une rallonge. Bernard Cazeneuve a promis de porter le projet du mono-site picard. « Le plan de relance pour la croissance fait appel à la BEI, a expliqué le ministre délégué. Un hôpital qui se modernise c’est essentiel. Une partie du chantier a été autofinancé, ce qui prouve la bonne gestion de l’établissement. Il existe actuellement un décalage entre les prévisions du projet et le coût réel de l’ordre de 80/ 90 millions d’euros. Je vais me mobiliser, à la demande du président du conseil régional, pour trouver la différence. »
Très à l’écoute, Bernard Cazeneuve a débuté la visite par une vue de l’ensemble du chantier. Il s’est fait préciser par Chantal Allard-Jacquin, directrice générale adjointe, un certain nombre de détails précis concernant l’organisation même du plus grand centre hospitalier de province et des services de pointe du CHU.
« Soucis de vous moderniser »
A l’entrée de l’auditorium où il devait faire son annonce, il a pris le temps d’échanger quelques minutes avec la délégation intersyndicale qui tenait à lui faire part de ses inquiétudes quant à l’avenir des contractuels, « variable d’ajustement dans le cadre du financement du mono-site de Salouël », et de la qualité de l’organisation de travail du personnel soignant. « Aujourd’hui, le mono-site est financé sur le dos des salariés auxquels on demande toujours plus, expliquaient les porte-parole du personnel. On nous parle de modernisation mais il n’y a pas d’humani-sation. On n’a plus de temps pour
nos patients. » Après avoir pris le temps de discuter avec les délégués, il a promis de porter leurs revendications devant Marisol Touraine, ministre des affaires sociales et de la santé. « Je vous ai entendus. Je m’engage à transmettre et à ce qu’une réponse vous soit faite », a t-il conclut, se voulant rassurant. A l’intérieur, tout le début de son propos s’est assis sur l’échange qui venait d’avoir lieu. « Ce que nous venons de voir est exemplaire, a-t-il déclaré. Je rends hommage à tous ceux qui travaillent ici. Le service public c’est cela. C’est de la recherche fondamentale et appliquée, c’est du bien-être et c’est de la croissance. Savoir que quelle que soit son origine, le patient sera soigné dans les meilleures conditions. Ici, vous faites du service public en ayant un souci de vous moderniser. Le personnel donne le meilleur de lui-même dans un contexte difficile. Cet hommage est nécessaire. Il est dicté par l’implication de chacun. Il faut que des moyens supplémentaires soient possibles pour l’hôpital, c’est une grande cause. »