Berlin ne craint pas de crise financière en France après la chute du gouvernement
Le ministre allemand des Finances, Jörg Kukies, a affirmé lundi qu'il n'était pas inquiet quant à la possibilité d'une crise financière en France après la chute du gouvernement, soulignant...
Le ministre allemand des Finances, Jörg Kukies, a affirmé lundi qu'il n'était pas inquiet quant à la possibilité d'une crise financière en France après la chute du gouvernement, soulignant la réaction "très calme" des marchés.
"Nous constatons que les marchés réagissent de manière très calme. La France a organisé une grosse émission d'obligations d'État qui a été un succès", a déclaré Jörg Kukies, en arrivant à Bruxelles pour une réunion avec ses homologues des Vingt-Sept.
"Les obligations d'État françaises se négocient sur les marchés dans des conditions très stables. Cela nous rassure beaucoup", a ajouté le ministre. "L'économie française enregistre une bonne croissance, même supérieure à celle de l'économie allemande", a-t-il rappelé.
Le produit intérieur brut (PIB) français devrait augmenter cette année de 1,1% contre un recul de 0,1% en Allemagne, selon les dernières prévisions de la Commission européenne.
Signe de l'absence de panique sur les marchés financiers, l'écart entre les taux d'intérêts des emprunts d'Etat français et allemands s'est un peu réduit après la censure du gouvernement de Michel Barnier par les députés le 4 décembre.
Autres signaux rassurants: la Bourse de Paris s'est redressée tandis que l'euro a progressé.
L'incertitude demeure toutefois sur la capacité du prochain gouvernement à redresser les comptes du pays.
Avec un déficit public en net dérapage, attendu cette année à 6,2% du PIB, la France affiche la pire performance des Vingt-Sept à l'exception de la Roumanie, très loin du plafond de 3% autorisé par les règles de l'UE.
La Commission européenne avait approuvé le 26 novembre le plan budgétaire français du gouvernement Barnier. Elle avait notamment validé la trajectoire proposée par Paris d'une réduction du déficit à 5% du PIB en 2025, avant un retour "dans les clous" en 2029 à 2,8%.
"La France fait face à des défis en matière de soutenabilité budgétaire et il est important qu'elle maintienne le cap en termes d'ajustement et ramène le déficit budgétaire et la dette sur une trajectoire descendante", a averti lundi le commissaire à l'Economie, Valdis Dombrovskis.
Il a souligné qu'il suivait la situation "de près" et se préparait à être "en contact étroit" avec le prochain gouvernement.
A l'issue de la réunion, lundi soir, le président de l'Eurogroupe Paschal Donohoe a exprimé sa confiance envers les dirigeants français.
Le ministre des Finances Antoine Armand "nous a informé des derniers développements politiques en France. Nous avons tous rappelé l'importance de finances publiques saines et la nécessité pour chacun de nous de respecter nos engagements budgétaires", a déclaré M. Donohoe.
"J'ai une confiance absolue dans la capacité des dirigeants politiques français à mettre en place les mesures pour apporter la stabilité et réduire le recours à l'emprunt", a affirmé le dirigeant irlandais lors d'une conférence de presse.
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