Bénédicte Guerequiz, militante du bon goût
De ses racines terriennes, imprégnées des valeurs du monde agricole, Bénédicte Guerequiz a créé voilà trois ans son entreprise dans son cœur de métier : la meunerie. Sa philosophie : respecter la nature et ses bienfaits dans la préparation de ses produits 100 % céréales et 100 % bio. La recette fonctionne. Bienvenue aux Meules du Sain Gourmand.
Pour décrire son parcours, Bénédicte Guerequiz se pare de cette formule : «J’ai hérité de la rigueur de mes parents et de la passion de mes grands-parents.» Des mots teintés d’authenticité bien dans l’esprit de cette Troyenne d’origine, aujourd’hui installée dans le Toulois, au cœur du village d’Ochey. Pour appuyer sur ces racines auxquelles elle demeure tant attachée, et d’où elle a creusé le sillon des graines de sa réussite, elle ajoute : «Je suis issue du monde agricole, née un 14 juillet, en période des moissons.» Après une scolarité à Vittel et à Metz, Bénédicte Guerequiz passe successivement par les lycées de Pixerécourt à Malzéville, Jean Rostand à Strasbourg, Félix Kir à Plombières-Lès-Dijon. «Après mon BTS en agroalimentaire, je savais que je voulais devenir boulangère. Dans la famille, j’avais toujours été au contact du blé, des céréales.» La suite de sa trajectoire la mène à Rouen, à l’Institut national de la Boulangerie Pâtisserie où elle décroche un CAP Boulanger. Ses premiers pas dans le monde professionnel sont mitigés : «J’ai été responsable de rayon boulangerie pâtisserie dans la grande distribution, manageant une équipe et devant atteindre un chiffre d’affaires. Cela ne correspondait pas vraiment à mes aspirations.» Car Bénédicte Guerequiz est animée depuis toujours d’un ancrage viscéral avec la nature. Elle va changer de vie, devenant, en 2008, technicienne de panification (production) au sein de l’Institut français de la Brasserie et de la Malterie à Vandœuvre-lès-Nancy, dans la filière meunerie. Dans ce rôle mariant analyse alimentaire, recherche et développement, porté vers une haute qualité des produits, Bénédicte Guerequiz, alors seule femme boulangère de France à se voir confier une telle mission, démontre une expertise certaine. Une aventure de presque une décennie.
Une nourriture saine, des saveurs nouvelles
En 2015, appel vers un autre dessein. Bénédicte Guerequiz est désireuse désormais de voler de ses propres ailes. Soutenue par l’ADSN et son banquier, elle lance le 6 juin 2016 son entreprise dénommée Les Meules du Sain Gourmand, animée par un leitmotiv : faire manger différemment. La société artisanale propose à sa clientèle, située à 80 % en Grand Est, de découvrir de nouvelles farines, des graines, des pains sans gluten, de qualité supérieure. Bénédicte Guerequiz travaille à l’ancienne avec deux moulins à meules de pierre de granit, respectant les bienfaits des céréales, avec une transformation ancestrale : «Il faut permettre à chacun de se nourrir sainement, d’apprécier de nouvelles saveurs.» Entre marchés et salons du terroir, elle prend son bâton de pèlerin, misant beaucoup sur la pédagogie : «Je vais aussi dans les écoles, souvent à la demande des enseignants, parler des produits naturels et d’une consommation meilleure. Car les enfants, ce sont eux l’avenir.» Dans ses journées marathon entre fabrication et livraisons, les projets ne manquent pas pour les mois à venir, comme rejoindre le réseau Lorraine notre Signature ou intéresser les maisons d’hôtes à ses produits. Je le redis, conclut-elle : «Revenons à des choses simples, essentielles, naturelles.»