À Beauvais, l'agriculture de demain est en route
Opérationnel depuis deux ans, le centre international d’innovation et d’expertise en machinisme agricole a enfin été inauguré, le 27 juin. Il intègre de nombreux moyens performants, notamment des bancs d’essais de forte puissance ainsi que des moyens multiphysiques consacrés aux projets de développement et de R&D... pour une nouvelle ère de l'agriculture.
Le
premier centre international d’innovation et d’expertise en
machinisme agricole est donc enfin inauguré au terme de deux ans de
pandémie. D’une surface de 2500 m², cette nouvelle plate-forme du
Cetim - Centre d’expertise mécanique français qui occupe 400
salariés à Senlis - est implantée à proximité immédiate du
Campus UniLaSalle et au plus proche des centres d’ingénierie des
industriels du secteur.
Elle intègre de nombreux moyens performants, notamment des bancs d’essais de forte puissance ainsi que des moyens multiphysiques consacrés aux projets de développement et de R&D, mutualisés. « C'est un outil unique sur le territoire français pour nos acteurs locaux, mais aussi nationaux et internationaux », pointe Aymeric Bourleau, vice-président de la communauté d'agglomération du Beauvaisis
Des équipements impressionnants
Avec un financement de 20,5 millions d’euros également répartis entre financements publics - le Conseil régional des Hauts-de-France et le Feder - et privés – Cetim - cet investissement est précurseur des projets technologiques stratégiques, avec lesquels le Cetim entend renforcer la position des industries mécaniques dans les chaînes de valeur qui contribueront à relever les grands défis socio-économiques. Il s’agit de cibler les principaux enjeux de la transition socio-économique : développement de l’hydrogène décarboné, décarbonation de l’industrie, systèmes agricoles durables et équipements agricoles contribuant à la transition écologique, digitalisation et décarbonation des mobilités…
Daniel Richer, Directeur général du Cetim, a salué un outil de « haute technologie », « extraordinaire d’inventivité et de puissance », « un projet territorial », une « belle cathédrale »… Il a également loué « l’implication des industriels qui s’engagent dans la vie de ce centre. Sans eux, on ne serait rien », puis évoqué une « exploration dans l’électrohydraulique ». Un démonstrateur est en cours de réalisation, mais a regretté « d’avoir du mal à recruter des ingénieurs ».
Une stratégie avec Rev’Agro
Porté donc par le Cetim et la Région Hauts-de-France, avec le soutien de l’Agglomération du Beauvaisis, GIMA et d’AGCO Massey-Ferguson, ce centre, qui compte 15 salariés (des techniciens et des ingénieurs) est construit en cohérence avec la stratégie de développement du pôle territorial Beauvais Rev’Agro, lancé par la communauté d'agglomération du Beauvaisis avec AGCO, Isagri, Gima, Cetim, UniLaSalle. L’ambition est de réconcilier écologie et développement économique sur le territoire.
Thierry Lhotte, Vice President de Massey Ferguson, partenaire impliqué de ce centre d’expertise, a évoqué son « formidable potentiel », « un outil ultracompéttitif à notre porte pour étoffer nos moyens d’ingénierie », tout en le qualifiant « d’accélérateur d’innovation » devant « un manque de composants obligeant à des journées de fermeture, une flambée des matières premières et du coût des transports », pour une « relocalisation industrielle » qui sauvera des entreprises de la fermeture.
Ouvert aux travaux publics ou de la défense
De son côté, Xavier Bertrand, président du Conseil régional des Hauts-de-France, s’est réjouit que ce soit « des hommes et des femmes qui montrent que tout ne se créera pas à coup d’algorithmes ou d’intelligence artificielle. Cela nous permet de prendre un coup d’avance. Ce ne sont pas les politiques qui créent de l’emploi mais les industriels. Cette décennie sera une décennie d’évolution, de transformation. On mettra le paquet sur l’innovation pour passer à la vitesse supérieure. »
Ce centre international d’innovation et d’expertise est aujourd’hui mis à disposition pour l’ensemble de la profession du machinisme agricole. Ces moyens sont également en capacité d’adresser les besoins des constructeurs d’engins mobiles lourds comme ceux de travaux publics ou de la défense.
De nouveaux enjeux majeurs s’ouvrent déjà comme avec l’électrification des engins mobiles offroad. Le stockage et la gestion de l’énergie électrique apparaissent comme les contraintes principales mais la part des motorisations uniquement thermiques tend à diminuer au profit d’architectures utilisant d’autres sources d’énergie (électrique, hydraulique...). La diminution d’énergie consommée passe également par la diminution des masses embarquées. Enfin l’association des technologies électriques aux technologies hydrauliques est une alternative prometteuse dans certains cas... et Pim@tech représente ces nouvelles perspectives de recherche.