Batteries: Verkor annonce 2 milliards d'euros de financements privés et publics pour sa gigafactory française

La start-up française Verkor a annoncé jeudi avoir réuni "plus de 2 milliards d'euros" pour financer l'installation, à Dunkerque, d'une gigafactory de batteries, l'une des quatre prévues en France alors que l'Europe tente de créer une filière industrielle...

Benoit Lemaignan, PDG et fondateur de Verkor, à Paris, le 14 septembre 2023 © Thomas SAMSON
Benoit Lemaignan, PDG et fondateur de Verkor, à Paris, le 14 septembre 2023 © Thomas SAMSON

La start-up française Verkor a annoncé jeudi avoir réuni "plus de 2 milliards d'euros" pour financer l'installation, à Dunkerque, d'une gigafactory de batteries, l'une des quatre prévues en France alors que l'Europe tente de créer une filière industrielle de voitures électriques face à la concurrence asiatique.

Verkor a levé le montant record "d'au moins 850 millions d'euros" auprès d'investisseurs privés - la plus importante levée de fonds d'une jeune pousse française à date.

S'y ajoute une subvention publique "d'environ 650 millions d'euros" - sous réserve de la validation par la Commission européenne - ainsi qu'un prêt de 600 millions d'euros de la Banque européenne d'investissement.

Cité dans un communiqué de l'entreprise, le président Emmanuel Macron "félicite" Verkor pour ce tour de table "historique" qui "envoie un signal fort sur notre ambition de réindustrialisation".

L'opération, "une étape très importante", valorise la start-up à "plus d'un milliard d'euros", a indiqué à l'AFP Benoit Lemaignan, cofondateur et président de l'entreprise.

Fondée en 2020, Verkor a inauguré fin juin à Grenoble son usine pilote de batteries à haute puissance et compte ouvrir d'ici 2025 son usine à Dunkerque - avec 1.200 emplois directs et une production initiale de 16 gigawattheures (GWh) par an.

Verkor est suivie de près par le gouvernement. Erigée en un des symboles de la réindustrialisation, l'usine doit aider l'industrie automobile française à atteindre l'objectif de deux millions de voitures électriques produites en France en 2030, après de longues années de délocalisations.

Actuellement, la fabrication des batteries et le raffinage des matériaux qui les composent sont dominés par des groupes asiatiques.

Le gestionnaire d'actifs australien Macquarie Asset Management est "principal investisseur", "avec l'appui" du fonds français Meridiam, qui a investi 200 millions d'euros. Le Fonds Stratégique de Participations (FSP), alliance de sept grandes compagnies d'assurance françaises, a également pris une part.

Plusieurs actionnaires existants ont contribué à nouveau, notamment le constructeur automobile Renault, qui s'était déjà engagé à acheter les trois quarts de la production de Verkor.

L'usine est l'un des quatre projets de batteries électriques en France.

Le fabricant taïwanais ProLogium a obtenu une subvention de 1,5 milliard d'euros pour installer sa première usine à Dunkerque, avec une ouverture prévue pour 2026.

Cent kilomètres au sud, à Douvrin (département français du Nord), Stellantis, TotalEnergies et Mercedes ont implanté la première usine de batteries française, avec leur coentreprise Automotive Cells Company (ACC). Et Renault doit ouvrir sa propre usine avec le groupe chinois AESC-Envision en 2024, également dans le Nord, à Douai.

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