Bateaux pousseurs et barges à l’essai

Au bord de la Sambre, à Louvroil. Bateaux pousseurs et barges séduiront-ils les entreprises ? C’est l’enjeu du projet européen Watertruck.
Au bord de la Sambre, à Louvroil. Bateaux pousseurs et barges séduiront-ils les entreprises ? C’est l’enjeu du projet européen Watertruck.
D.R.

Au bord de la Sambre, à Louvroil. Bateaux pousseurs et barges séduiront-ils les entreprises ? C’est l’enjeu du projet européen Watertruck.

Début octobre, deux entreprises d’Hautmont, Bartin recycling et Scotts, ont participé à des tests de transport sur la Sambre, entre un ancien quai industriel situé à Louvroil (au niveau de la friche Usinor) et la Belgique. Pour la première, il s’agissait d’acheminer 120 tonnes de ferraille, de la France vers la Belgique, et pour la seconde 250 tonnes de terre végétale dans l’autre sens. Ces deux entreprises ont été sollicitées dans le cadre du projet européen Watertruck qui concerne des partenaires de France, de Belgique et des Pays-Bas (une dizaine). Le projet ambitionne de réutiliser certaines voies d’eau à petit gabarit pour la navigation intérieure du fret.

Une expérience. Ce projet, financé dans un cadre européen, vise à expérimenter, auprès d’entreprises susceptibles d’être intéressées, un système associant bateaux pousseurs et barges à pondéreux. L’idée serait de rendre à la Sambre une vocation de transport et d’en faire une alternative à la route et aux poids lourds.

L’entreprise FL multimodal de Valenciennes, spécialisée dans le transport et la logistique et prestataire pour différents chargeurs, a organisé ces opérations. «Notre rôle était d’être le chef d’orchestre, explique Sébastien Lehu, directeur opérations et développement. Le pousseur venait de Hollande, les barges, de Belgique, et nous avons conseillé à la fois l’ex-communauté de communes Sambre-Avesnois (ndlr : fusionnée dans l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre) et VNF.»

Une entreprise intéressée. Gérald Molin, responsable d’exploitation chez Bartin recycling, expliquait quant à lui : «Comme d’autres, j’ai été sollicité par Voies navigables de France, parce que nous avons des flux entre notre site du Nord et des exportateurs implantés à Charleroi, Gand, Anvers, travaillant avec des aciéristes. Ce serait bien que ce mode de transport se développe, mais, bien sûr, il faut qu’il y ait des flux réguliers.»

Et l’avenir ? Le projet Watertruck se termine. Comme le constate M. Lehu, il s’agit maintenant de réfléchir à un modèle économique tenant compte de l’évolution de la profession de batelier et des marchés du fret. Des entreprises du BTP, de l’agroalimentaire, de la ferraille, de l’aménagement d’espaces verts pourraient être séduites par le concept, d’autant qu’il y a un potentiel fluvial, une histoire et des politiques publiques favorables. L’avenir dépendra des coûts d’une telle chaîne logistique incluant opérations de chargement et de déchargement, pré et post-acheminement jusqu’à la voie d’eau, gestion des domaines publics et privés, organisation des flux à l’aller et au retour… Dans le cas de la Sambre, au gabarit Freycinet, navigable «industriellement» entre la frontière belge et Landrecies, se posent aussi les questions de tirant d’eau, de tirant d’air, de facilités de manœuvres…

Le temps des tests est passé. Arrive celui des enseignements à tirer.

Plus d’infos sur www.watertruck.eu