Bas-Rhin: deux fillettes blessées au couteau devant leur école, une autre victime d'un malaise
Deux fillettes de sept et 11 ans ont été légèrement blessées jeudi lors d'une attaque au couteau menée à proximité de leur école à Souffelweyersheim (Bas-Rhin), et...
Deux fillettes de sept et 11 ans ont été légèrement blessées jeudi lors d'une attaque au couteau menée à proximité de leur école à Souffelweyersheim (Bas-Rhin), et l'assaillant a été interpellé peu après.
"Un homme porteur de ce qui pourrait être un couteau, s'en prenait à une fillette, la blessant au cou, peu avant 14H00 lors de l'entrée des élèves à l'école", a indiqué la procureure de la République de Strasbourg, Yolande Renzi, dans un communiqué.
"Une personne de l'établissement donnait alors l'alerte. Le mis en cause se mettait à courir et croisait alors la route d'une mère amenant sa fille de sept ans à l'école en sortie d'un square situé à proximité; dans sa course il portait un coup à cette fillette la blessant légèrement à la nuque", a ajouté la procureure. Les gendarmes, alertés, "se mettaient aussitôt à sa poursuite et l'interpellaient".
Mme Renzi a ajouté que l'assaillant s'était débattu lors de son interpellation, une précédente source ayant indiqué qu'il s'était au contraire laissé faire.
Les deux jeunes victimes sont "sorties de l'hôpital et présentent des blessures physiques légères", a poursuivi la procureure, ajoutant qu'une enquête "des chefs de tentatives d'homicides volontaires sur mineures de 15 ans (et rébellion)" avait été ouverte.
"Les motivations du principal suspect demeurent inconnues à ce stade, celui-ci mettant en avant son état de santé mentale", a-t-elle encore précisé.
La ministre de l'Education nationale, Nicole Belloubet, a apporté "tout (s)on soutien" aux victimes et à leurs familles.
Etat suicidaire
Sur place, les enfants de l'école primaire ont été confinés durant environ une heure et demie avant que leurs parents puissent les récupérer.
"Les choses ont été faites avec un grand professionnalisme. Tous les plans ont été appliqués, les enfants ont été tout de suite mis en sécurité", a assuré le directeur de cabinet de la préfète, Jean-Baptiste Peyrat, précisant que l'assaillant n'était pas entré dans l'établissement.
Ce dernier, né le 17 avril 1994 à Strasbourg, n'était pas connu des services de la police.
"Il souffre de problèmes psychiatriques, avec déjà trois séjours effectués dans des structures adaptées, et était suivi", selon une source policière. "Il est en rupture de traitement depuis novembre 2023 et avait tenté de se suicider en 2022. Il avait disparu hier soir dans un état suicidaire."
Le collège voisin de l'école a lui aussi été confiné et au moment de l'intervention des forces de l'ordre. "Une élève de 4e a fait un malaise cardiaque", a annoncé la préfecture en fin d'après-midi. "Les équipes du collège lui ont prodigué les gestes de premiers secours et ont appelé le Samu". L'élève a été transportée aux urgences "dans un état grave".
Vers 16H00 les parents ont pu commencer à rejoindre leurs enfants dans la cour de l'école, classe par classe, avant de pouvoir quitter les lieux.
Jean-Baptiste Peyrat a annoncé la mise en place, "aussi longtemps qu'il le faudra", d'une cellule d'urgence médico-psychologique.
Petit village tranquille
"J'étais au fond de la cour, on nous a dit de rentrer en classe le plus rapidement possible, de nous mettre sous la table et d'attendre qu'il soit arrêté et qu'on ait le feu vert pour ressortir", a raconté Aude, neuf ans, écolière en classe de CE2. "Des gens sont venus pour nous expliquer ce qui se passait, la maîtresse est venue aussi pour nous calmer. La moitié de la classe a pleuré."
"On n'a pas l'habitude d'autant d'agitation à Souffelweyersheim, c'est un petit village tranquille", a de son côté déclaré Barbara (qui n'a pas souhaité donner son nom de famille), 37 ans, mère de deux enfants de sept et neuf ans scolarisés dans cette école. "On va voir comment vont nos enfants, on va écouter ce qu'ils ont à nous raconter ce soir: ça a l'air d'aller tout de suite, mais je pense qu'ils sont quand même un peu remués. Ils parleront à la maison."
"Tous les maires, tous les collègues pensent que ça ne peut pas ou que ça ne devrait pas arriver chez eux, moi aussi je le pensais, mais vous voyez, on n'est à l'abri de rien", a également souligné Pierre Perrin, le maire de cette commune d'un peu moins de 8.000 habitants.
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