Banques : l’écosystème anticipe un contexte difficile
Sur le front de soutien au plus fort de la crise sanitaire et aujourd’hui à l’écoute des différentes difficultés de leur clients entreprises et particuliers face à la flambée des prix de l’énergie et des dommages collatéraux de l’environnement géopolitique, l’écosystème bancaire régional s’attend à une année 2023 délicate aussi bien pour ses clients que pour ses propres comptes d’exploitation.
«L’inflation, la hausse des taux, l’entrée certaine dans peu de temps en récession, globalement ce ne sont pas de bonnes nouvelles pour nos clients. Le contexte va être beaucoup plus rude et beaucoup plus compliqué.» Constat établi par Bruno Deletré, le président du Comité des banques Grand Est de la Fédération bancaire française. Rien ne sert de se voiler la face, les temps difficiles approchent et, à y regarder de plus près, ils sont déjà là. Le nombre de défaillances d’entreprises commence à remonter d’une façon assez importante après des périodes d’aide et de perfusions financières étatiques. Un retour à la normale au niveau de 2019 ainsi va la vie économique et celle de ses acteurs. «La tendance générale est à la dégradation et cela va s’accélérer. Cette remontée des défaillances d’entreprises, l’univers bancaire s’y est préparé depuis longtemps. Déjà en 2021, nous avions anticipé cette remontée qui a mis un peu plus de temps à venir.» Bienvenue dans le monde réel ! «Toutes les études macroéconomiques le montrent ! La période qui s’annonce va s’avérer plus complexe aussi bien pour les entreprises que pour les particuliers.» Un changement d’univers total est donc en marche et il est fort à craindre que 2023 s’affiche comme une année, de transition plus que délicate, avant, tout le monde l’espère, des jours meilleurs dès 2024. Sous le prisme bancaire, la remontée des taux entraîne cette nouvelle ère délicate.
Dialogue transparent
En juin dernier, le président du Comité des banques Grand Est de la Fédération bancaire française assurait déjà que «l’évolution des taux va avoir un impact certain sur la situation économique globale et notamment sur le compte de résultat des banques. Les différents résultats présentés pour l’année passée par les différents organismes bancaires sont bons, voire même très bons. Il semble certain que les choses seront tout autre l’année prochaine. Avec cette hausse des taux, les emprunts que cela soit pour les entreprises comme les particuliers vont devenir nécessairement plus chers.» Six mois plus tard même constat mais avec une confirmation certaine d’une tendance non plus prévisible mais bien palpable aujourd’hui. Dans ce contexte, «il est indispensable que les entreprises engagent un dialogue transparent avec leur banquier. Nous concevons notre métier en proactivité par rapport à nos clients. Le seul souhait que nous avons est de trouver des solutions pour qu’ils puissent faire face aux difficultés du moment.» Depuis la crise sanitaire et ses dommages collatéraux et le fait que l’univers bancaire ait affiché sa présence et son soutien (notamment via les différents dispositifs étatiques de soutien aux entreprises à l’image des Prêts garantis par l’État), les entreprises comme les particuliers semblent avoir moins de réticence à aller voir leur banquier surtout dans les périodes difficiles. Un dialogue jugé transparent et de qualité confirmé par la dernière enquête de la Fédération bancaire française sur la perception des Français de leur banque. Dans le Grand Est, 89 % des clients ont une bonne image de leur agence et presque autant de leur banque (88 %) et de leur conseiller (87 %). D’après cette enquête, 81 % des personnes interrogées considèrent que les banques sont indispensables au développement des territoires. En 2023, l’écosystème bancaire continuera à répondre, au mieux, aux besoins du développement territorial et économique. Une donne indispensable pour continuer à avancer après que le gros de la tempête soit passé.