Banques : à la rentrée, c’est vent d’Etat…
Noms de code : BPI pour Banque publique d’investissement et BPCL pour Banque publique des collectivités locales. Ces deux mastodontes bancaires étatiques seront mis en service à la rentrée. Mission : sortir de l’asphyxie budgétaire les collectivités locales et soutenir les PME dans leur développement. Les fonts baptismaux commencent à être construits, reste à tout mettre en action, et vite. Pas facile avec une dette étatique qui frôle les 1700 milliards d’euros.
Banque publique des collectivités locales et sa consoeur Banque publique d’investissement ! La rentrée sera lourde en mise en place des deux nouveaux établissements bancaires d’Etat visant à épauler, pour la première les collectivités locales et pour la seconde à apporter le soutien aux PME-PMI. Après le marasme de Dexia (dont le démantèlement vient d’être accepté, sous certaines conditions, par la Commission européenne), la future Banque publique des collectivités locales va devoir redonner de l’air en bonbonnes vu l’asphyxie dans laquelle se trouvent les collectivités aujourd’hui. Un manque de trois milliards d’euros pour cette année 2012 et déjà douze milliards pour l’année prochaine, à en croire certains analystes, avec toutes les conséquences néfastes pour une grande majorité d’entreprises (notamment du BTP) dont l’activité est basée sur la commande publique. La Caisse des Dépôts et la Banque Postale, les deux composantes principales de cette nouvelle banque version collectivités territoriales, sont déjà sur le pont pour parer au plus urgent. Une urgence que bon nombre de collectivités avaient mise en avant en tirant la sonnette d’alarme dès l’automne dernier. Côté PME, la nouvelle Banque publique d’investissement, regroupant sous le même toit Oséo (la banque des PME), le Fonds stratégique d’investissement (FSI) et CDC Entreprises, une filiale de la Caisse des Dépôts, fait déjà polémique. Le FSI semble mal ressentir le recentrage de son activité sur les PME, qui ne correspondrait pas à sa mission initiale de protéger les fleurons français du CAC 40.
Force de frappe de 20 milliards…
Les PME reconnues (enfin) comme le véritable moteur économique par le gouvernement actuel, comme l’a laissé présager la Conférence sociale du 10 juillet dernier. «Le gouvernement semble avoir pris conscience que les PME sont la solution pour sortir notre pays d’affaire, car le développement des marchés, la compétitivité nationale, l’innovation passeront par les PME», commentait alors dans nos colonnes Michaël Zenevre, le président de CGPME (Confédération générale des petites et moyennes entreprises) Lorraine (voir notre n°1520 du lundi 23 juillet 2012). Dans la logique de «leur» nouvel organisme bancaire, elles pourraient voir leurs fonds propres augmenter pour grossir et enfin se développer. La force de frappe de la Banque publique d’investissement est estimée, par certains, à vingt milliards d’euros. Une bien belle enveloppe, et toute louable que soit la création de ces deux organismes bancaires, il n’en demeure pas moins que leur arrivée à la rentrée se fait dans un climat budgétaire où la dette de l’Etat affiche les quelque 1700 milliards d’euros. Certains imaginent déjà les difficultés de leur mise en oeuvre. «La Banque publique d’investissement est une bonne chose si elle s’accompagne d’un fonds régional d’investissement», mentionnait en juillet le président de la CGPME régionale. Une combinaison qui pourrait, peut-être se faire…