Balland Carrelage, la bonne pioche de Lagarde Meregnani
Reprise depuis un an par les Meurthe-et-mosellans de chez Lagarde Meregnani, Balland Carrelage (aujourd’hui Balland Épinal), s’affiche comme un vecteur de croissance pour le groupe lorrain. Une croissance sectorielle mais également géographique permettant à Lagarde Meregnani de s’ancrer dans les Vosges.

Ils assurent parler le même langage et surtout partager les mêmes valeurs d’humilité et d’humanisme version entrepreneuriale. Un peu normal qu’ils se soient trouvés. D’un côté Philippe Balland, le pilote avec ses deux frères Vincent et Sylvain et leur sœur Stéphanie de Balland Carrelage de Deyvillers à quelques encablures d’Épinal en quête d’un repreneur histoire de penser sereinement à la suite et faire perdurer l’entreprise familiale créée en 1967. De l’autre, Arnaud Tisserand, président du Groupe Lagarde Meregnani, pas réellement un frénétique de la croissance externe mais toujours en veille sur des opportunités à saisir. Dans le contexte actuel, les offres de reprise dans le second œuvre du bâtiment sont légion.
«Chaque semaine, j’ai au minimum deux offres de reprise sur mon bureau. Il y a la conjoncture mais surtout bon nombre de chefs d’entreprise sont lassés, notamment sur tout ce qui concerne l’aspect ressources humaines qui devient de plus en plus délicat, ils souhaitent passer la main», assure Arnaud Tisserand. La dernière croissance externe opérée par l’entreprise de second œuvre, dont le siège est à Maxéville, date de 2019 avec le rachat de Technisol à Paris permettant au groupe de renforcer sa présence territoriale en Île-de-France. Avec la reprise de Balland Carrelage, le groupe lorrain affiche aujourd’hui six implantations dans le Grand Est (Épernay avec Quatrevaux, Troyes avec Charrier, Metz avec Debra, Reims, Nancy et depuis tout juste un an, Épinal) et un à Paris.
«Avec Balland Carrelage, les premiers contacts ont été pris en juillet 2023. Le rachat a été finalisé en avril 2024. Cela avait du sens pour nous, nous étions peu présents dans les Vosges. Cette acquisition nous permet de renforcer notre positionnement sur le marché des carrelages et faïences», assure le pilote du Groupe Lagarde Meregnani.

© Benjamin Prost La quasi-totalité des projets débute avec le soutien de la réalité virtuelle.
«Dans une reprise d’entreprise, l’aspect humain est primordial. Si vous n’êtes pas en phase entre le repreneur et le cédant, cela n’a pas réellement grande chance d’aboutir», explique Philippe Balland. Un esprit de famille commun, une approche des marchés similaire ou encore une politique forte en matière d’apprentissage.
«Une grande partie de nos collaborateurs ont débuté en apprentissage chez nous et ils ont évolué naturellement dans la société. Leur savoir-faire, c’est notre richesse.» Le CFA BTP d’Arches à proximité permet d’avoir un vivier continu de candidats.
Interlocuteur unique
Ce savoir-faire reconnu dans le domaine du carrelage s’affiche comme un axe de développement pour le Groupe Lagarde et Meregnani. Le carrelage ne représentait que 5 % de l’activité du groupe. Un an après, la part a doublé pour atteindre les 10 %. Sur le territoire vosgien, Balland Carrelage, c’est un nom, une renommée, une réputation.
Historiquement spécialisé dans le carrelage et le sols, l’entreprise s’est adaptée au fil du temps aux évolutions du marché. Jusque dans les années 80, l’entreprise réalisait encore de la découpe de granit et de marbre mais l’ADN demeure le carrelage et les équipements sanitaires.
Avec sa trentaine de collaborateurs, dont vingt-cinq carreleurs et chapistes, Balland Carrelage affiche une double activité.
Une cible tertiaire pour les commerces, les locaux médicaux, les bureaux, «principalement sur le secteur de la Plaine et en rénovation», précise Philippe Balland ainsi qu’une cible touristique et hôtelière et également d’équipements sportifs. «Nous avons en permanence trois à quatre équipes sur les Hautes-Vosges pour satisfaire ces secteurs.»

© Benjamin Prost Balland Carrelage possède un showroom de 300 m².
L’entreprise travaille notamment sur la vaste rénovation des Thermes de Vittel. Avec 4,5 M€ de CA, l’entreprise vosgienne affiche l’atout de posséder une salle d’exposition et de vente de 300 m² mise en place dès 2010 notamment pour les particuliers. Un lieu de rencontres et d'ébauches des projets.
«Aujourd’hui, tout le monde souhaite n’avoir qu’un seul interlocuteur, nous réalisons tout de A à Z au niveau du second œuvre.» Une maîtrise de la chaîne constructive adaptée au marché de la salle de bains, porteur pour l’entreprise. Une centaine sont réalisées clé en main chaque année où tout débute par une visite virtuelle et 3D opérée depuis la salle d’exposition équipée.
«Nous avons la même approche que les cuisinistes mais pour les salles de bains.» Le retour de la tendance des terrasses en carrelages, mais aujourd’hui réalisées sur plot comme pour le bois, permet aux équipes de Balland de se repositionner depuis quelques années sur les interventions à l’extérieur de l’habitat. La volonté du nouveau propriétaire des lieux de développer l’activité de chape liquide est également dans les tuyaux. Balland Épinal, c’est aujourd’hui son nom, semble bien assurer sa pérennité.