Avec ses GPTs, Arteka veut encourager l’utilisation de l’Intelligence artificielle

La start-up amiénoise Arteka a développé des outils pour encourager le grand public, notamment les étudiants, à se familiariser avec l’Intelligence artificielle.

Les personnages et outils imaginés par Arteka vise à encourager une découverte ludique de l’IA. @Pixabay
Les personnages et outils imaginés par Arteka vise à encourager une découverte ludique de l’IA. @Pixabay

Il y a quelques mois, la start-up amiénoise Arteka, véritable bureau d’études dédié à l’Intelligence artificielle, lançait ses premiers personnages fictifs. Accessibles gratuitement, Mademoiselle Verne, historienne locale et experte de Jules Verne, DJones, archéologue et historien ou encore Victoria Buffet, économiste et spécialiste en finance et en commerce, répondent instantanément aux questions posées par les utilisateurs. « L’idée était vraiment d’encourager les gens, principalement les étudiants, à se familiariser avec l’Intelligence artificielle, à la faire entrer dans leur quotidien. » L’enjeu était de proposer une utilisation optimisée de ChatGPT sous la forme de questions/ réponses. « Nous ne souhaitions pas faire de ces personnages des agents conversationnels », explique Cyrille Chaidron CEO d’Artéka.

Aujourd’hui, la start-up souhaite aller plus loin en proposant des Generative pre-trained transformers (GPTs). Ces versions personnalisées de ChatGPT sont conçues pour répondre à des problématiques spécifiques. Plus poussés que les avatars précédemment créés, ces GPTs nécessitent cependant un abonnement payant à ChatGPT. « Nous aimerions trouver des mécènes qui puissent rendre la version payante de ChatGPT gratuite pour les étudiants », poursuit Cyrille Chaidron. Pour le responsable, il ne s’agit pas un gadget. « L’Intelligence artificielle va véritablement transformer nos vies et devenir incontournable dans les années à venir. » De quoi bousculer les actifs d’aujourd’hui, « mais ce sont surtout les actifs de demain qu’il faut, à mon sens, absolument préparer », insiste Cyrille Chaidron.

Mademoiselle Verne fait partie des premiers assistants créés par Arteka. @Arteka

Une révolution en marche

Il est encore difficile de prévoir très exactement l’impact de l’Intelligence artificielle sur nos sociétés. Mais une étude, menée en 2017 par Mckinsey, estimait, qu’en 2030, entre 75 et 375 millions de personnes devraient changer de métier dans le monde à cause de l’automatisation et de l’IA. « De fait, nous sommes en train de vivre une révolution. Savoir utiliser l’IA est une nécessité absolue. En l’intégrant dès maintenant à leur quotidien, nos étudiants seront mieux préparés au monde de demain », pointe l’entrepreneur. Lequel qui insiste sur l’avance prise dans le domaine aux États-Unis ou en Asie.

Pour encourager cette pratique, Artéka a déjà imaginé 35 GPTs. « Nous avons une vingtaine de personnages et une dizaine d’outils qui apportent de la connaissance aux étudiants. Le sujet ici n’est pas de remplacer un professeur, mais de centraliser l’information en un temps record grâce à l’IA », poursuit-il. 

Parmi les GPTs, on trouve notamment Michelle Bescherelle, spécialiste en orthographe, Pitch Perfect, un outil qui aide les start-up à construire leur pitch ou encore un conseiller d’orientation. « Là encore, l’objectif n’est pas de faire mieux qu’un rendez-vous avec un professionnel mais de dégrossir la réflexion des jeunes et de leurs familles, de centraliser des données pour leur permettre de se poser les bonnes questions », pointe Cyrille Chaidron.

@Arteka

Un outil aussi pour les entreprises

L’Intelligence artificielle est également amenée à s’imposer dans les entreprises. Si pour l’instant peu d’acteurs locaux semblent avoir intégré l’outil, Artéka peut les accompagner en créant des GPTs déconnectés qui rassembleront toutes les données internes. « On peut imaginer des outils qui offrent la possibilité de centraliser des informations RH ou techniques ou encore les archives d’une société. Ce type d’outil permet un gain de temps énorme », observe-t-il.

Ces GPTs internes sécurisés, créés sur-mesure en fonction des besoins, peuvent également agir sur la compétitivité des sociétés puisque les salariés se concentrent sur des tâches à plus fortes valeurs ajoutées sans perdre leur temps à chercher des données en interne. « 2024 sera vraiment l’année de l’intelligence artificielle. » Cyrille Chaidron estime que c’est un outil à la portée de tous. « Il ne faut pas être expert pour l’utiliser. Mais il est cependant nécessaire d’anticiper et de l’intégrer le plus tôt possible à nos pratiques pour ne pas être dépassés », assure-t-il.