À Escautpont, près de Valenciennes
Avec sa nouvelle ligne de tri, Derichebourg Environnement mise sur le cuivre
Le géant mondial du recyclage a inauguré, mardi 25 juin sur son site d'Escautpont, sa nouvelle plateforme dédiée au traitement des câbles électriques pour en extraire le précieux métal.
À 9 000 euros la tonne, le cuivre - qui n'est plus produit en France depuis la fin des années 1990 -, fait partie de «ces métaux précieux devenus une denrée rare que l'on ne va pas laisser passer», a promis Thomas Derichebourg, directeur du groupe éponyme. C'est l'une des raisons pour lesquelles la société aux 3,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires et aux 6 000 employés a investi dans une nouvelle ligne de tri de câbles électriques pour en extraire le «métal rouge». Inaugurée mardi 25 juin sur le site d'Escautpont près de Valenciennes, elle est en fonction depuis octobre.
Un investissement de 18 millions d'euros, financé à hauteur de 800 000 euros par France Relance, Derichebourg Environnement ayant été lauréat du plan «(Re)localisations dans les secteurs critiques». «Cet investissement s’inscrit pleinement dans la stratégie du groupe qui consiste à développer, en complément de l’activité traditionnelle, des lignes de tri spécialisées, qui permettent d’accroître notre valeur ajoutée», a précisé le dirigeant.
«Le cuivre se raréfie, il faut le recycler»
Cette nouvelle plateforme, qui emploie 18 personnes, s’est appuyée sur les méthodes et technologies de la première installation spécialisée dans le recyclage de câbles électriques installée à Saint-Marcel (Saône-et-Loire) depuis 2020. Chacun de ces deux sites a la capacité de traiter 20 000 tonnes de câbles de cuivre par an. Elle permet de broyer les câbles électriques pour séparer le cuivre du plastique, grâce à une ligne de production constituée de différents équipements : broyeur, granulateurs, tables densimétriques, trieuse optique et tables à eau. Les câbles recyclés proviennent de la démolition de bâtiments, des véhicules hors d'usage ou encore des réseaux numériques et de télécommunication issus de la région, de la Normandie, de l’Est et de la région parisienne
Les grenailles de cuivre sont ensuite revendues «directement aux fonderies qui refont des bobines de cuivre, essentiellement en Belgique et en Allemagne. Ensuite, elles repartiront dans l'industrie», a expliqué le dirigeant. «On refait du cuivre en France !», s'est ainsi félicité Thomas Derichebourg. «Il se raréfie, il faut le recycler, il faut le collecter et le réinjecter dans l'industrie» (voir encadré).
Focus sur le cuivre
En Europe, continent dépourvu de ressources naturelles en cuivre, la demande pour ce métal devrait être multipliée par six d'ici 2030, selon l'ONU. Le manque de cuivre est préoccupant pour la transition énergétique, tant le métal rouge est central pour l'électrification des usages, levier majeur de réduction des gaz à effet de serre. Faute de tissu industriel favorable en France, des métaux usagés sont exportés pour être traités souvent dans des pays frontaliers, a déploré l'Ademe en mars, appelant à conserver les gisements de déchets en France pour répondre à l'augmentation de la demande en métaux recyclés.