Avec Meelo, les fraudeurs ne passeront plus sous le radar
Le recours aux achats en ligne a été démultiplié ces derniers mois. Avec lui, les fraudes aux impayés et aux retours ont aussi augmenté. La fintech Meelo, basée à Marcq-en-Baroeul, a développé une solution capable d'anticiper les fraudes en identifiant les susceptibles mauvais payeurs.
Six milliards d'euros, c'est le montant
estimé de la fraude chaque année en France. Les entreprises en ont
conscience, si bien que le risque d'impayés est inclus dans le prix
de la marchandise que nous achetons.
Pour réduire ces risques et donc
améliorer l'expérience d'achat des bons clients, Laurent Kocinscki
et Mohamed Hadiri ont créé Meelo il y a maintenant trois ans. Les
deux associés ont travaillé ensemble dans le secteur de la banque
pendant une vingtaine d'années avant de se lancer dans cette
nouvelle aventure. «Moi, je commercialisais des crédits,
donc des produits à risques, tandis que Mohamed se chargeait d’empêcher
les risques d'impayés. Nos compétences étaient déjà
complémentaires», se souvient Laurent Kocinski
Une IA capable d'analyser les
habitudes de consommation
Nombreuses sont les enseignes qui
accordent des crédits permettant aux clients de consommer un produit
avant même de l'avoir payé, et sans même prouver qu'ils en ont
vraiment les moyens. «C'est si simple de frauder : personne
n'a de fichier qui enregistre les mauvais payeurs. Meelo cherche donc
à anticiper les risques en identifiant les potentiels mauvais
clients au moment de la validation de l'achat», indique Laurent
Kocinscki.
La start-up a développé un solution
d'intelligence artificielle capable de cerner le profil de l'acheteur
en analysant ses habitudes de consommation grâce à près de 300
données récoltées en open data.
Si un profil est jugé douteux (adresse e-mail peu utilisée sur d'autres sites internet, numéro de téléphone non traçable...), une vérification de l'identité du client est réclamée.
«Le but est de faciliter la vie des plus honnêtes mais de compliquer celle des fraudeurs. Au lieu de demander une copie de la carte d'identité à chaque client, la vérification n'est requise que si le profil semble douteux.»
L'enseigne Boulanger a été le premier
client à faire confiance à Meelo. Depuis, une dizaine d'autres ont
suivi, dans des secteurs d'activité très variés.
Après la fraude au crédit, la
fraude au retour
Une équipe d'une quinzaine de
personnes a également rejoint l'entreprise et travaille à présent
à l'élaboration d'une nouvelle solution, capable de lutter contre
la fraude au retour. Une autre pratique très fréquente.
«Dans de gros entrepôts et selon
le site marchand, les fraudeurs savent que s'il renvoient un colis
frauduleux après avoir récupéré la vraie marchandise, rien n'est
vérifié. Nous cherchons à repérer les profils susceptibles de
faire ces faux retours», explique Laurent Kocinski. Et de
continuer : «Nous somme capables de le faire en procédant à
la même analyse de profil : en clair, si un client paie une
commande via un compte Paypal, réceptionne son colis en point relais
pour éviter de donner une adresse, et a une adresse e-mail peu
traçable, le colis retourné sera analysé avec davantage
d'attention avant de procéder à un remboursement.»
Pour connaître toutes ces techniques
de fraude, l'équipe de Meelo effectue une veille assidue de
tutoriels spécialisés : «Des blogs y sont carrément
dédiés, et c'est très accessible. Nous sommes donc à l’affût
de toutes les fenêtres de tir possible.»
Meelo aide déjà ses clients à réduire de 90% les cas de fraude. La solution antifraude au retour est opérationnelle et sera bientôt commercialisée.