Coaching

Avec Cresco conseils, Michel François accompagne les agriculteurs dans leurs projets

Michel François baigne depuis plus de trois décennies dans le secteur agricole. Après 17 années passées à la Chambre d’agriculture de l’Aisne et douze à la tête d’une structure de conseil, il sent que les agriculteurs sont en demande d’une approche plus globale dans la prise en compte de leurs projets. D’où la création en 2019 de Cresco conseil, à Bruyères-en-Montbérault. Son cabinet prône un coaching intégrant les dimensions humaines, techniques, économiques et sociales.

Miche François a accompagné Grégoire Malezieux pour structurer ses projets.
Miche François a accompagné Grégoire Malezieux pour structurer ses projets.

« J’ai suivi pendant six mois la formation de coaching certifiante International Coach Federation (ICF), une corde supplémentaire à mon arc pour accompagner encore mieux, et plus, les agriculteurs. J’assure également des formations collectives ou individuelles », explique Michel François dont l’objectif est avec Cresco conseils de faire grandir les professionnels qu’il suit, d’où le nom de son entreprise [ndlr, "cresco" en latin signifiant "croître"].

90% de ses clients sont aujourd’hui issus du domaine agricole, des Hauts-de-France mais aussi des départements limitrophes. Une orientation pleinement assumée et voulue par le dirigeant, qui connaît les problématiques du secteur sur le bout des doigts.

Donner plus de visibilité aux agriculteurs

« La plupart des agriculteurs font appel à moi parce qu’ils ont besoin d’avoir une vision nette de leur projet d’entreprise, d’autant qu’actuellement, le secteur connaît beaucoup d’évolutions, avec les problématiques afférentes au climat, au bien-être animal, à l’octroi d’aides remis en cause, etc. », détaille Michel François, qui travaille avec son épouse Valérie, en charge de la communication.

L’objectif premier de Cresco conseil : redonner aux exploitants agricoles de la visibilité, en tenant compte du contexte environnemental et économique et en levant les freins qui pourraient ralentir leur projet.

« Je les incite et je les aide à prendre leur destin en main, à se réaliser, sans être crispés sur la réglementation, qui change tout le temps et dont ils ne sont pas maîtres. Certains projets dégagent de la marge et permettent d’être moins dépendants des aides », sourit Michel François. L’entreprise accompagne également ceux qui se lancent, pour les aiguiller dans la construction de leur projet de création.

« Le deuxième axe, c’est celui que j’appelle la fluidité relationnelle, poursuit-t-il. Beaucoup d’agriculteurs travaillent en société, que ce soit en famille ou avec des équipes. Des tensions peuvent se créer, j’interviens pour les dénouer et recréer du lien. »

En général, l’accompagnement de Cresco conseil dure six mois, durant lesquels Michel François rencontre tous les 15 jours l’agriculteur, pour plancher sur le projet d’entreprise. Cette première période dure trois mois, « la dernière partie du coaching, nous faisons un point d’étape mensuel », précise-t-il.

Des pratiques de plus en plus vertueuses

Depuis qu’il a lancé son activité, Michel François l’a constaté : les agriculteurs ont la volonté de faire évoluer leur système de production et leurs méthodes de travail. « Ils regardent de plus en plus vers des techniques utilisant moins de produits phytosanitaires et travaillent davantage avec le sol, pour des plantes plus résistantes. Certains s’orientent vers l’agro-écologie, d’autres vers le bio, qui nécessite vraiment de revoir l’ensemble des méthodes de production. Il y a aussi l’envie de travailler plus en lien avec les territoires, en développant par exemple la ventre directe à la ferme », remarque le dirigeant.

« Michel François m’a donné des vraies clés pour optimiser mon organisation »

En 2003, Grégoire Malezieux reprend l’exploitation familiale, à Wissignicourt, dans l’Aisne, entre Laon et Soissons. La ferme de Fontenille, qui pratique une agriculture de conservation des sols, est spécialisée dans la polyculture et l’élevage (une soixantaine de vaches allaitantes des poulets Label Rouge) et fait partie d’une Coopérative d’utilisation de matériel agricole (Cuma) de cinq fermes.

La première fois que Guillaume Malezieux rencontre Michel François, c’est lorsque ce dernier, qui travaillait à l’époque à la chambre d’agriculture de l’Aisne, monte la Cuma, en 2003. « Je l’ai recontacté il y a deux ans, quand il a créé son entreprise, parce que je voulais avoir un regard neuf et extérieur sur mon activité, surtout au niveau comptable au début », raconte l’agriculteur, qui a pu mettre le doigt sur des axes d’amélioration.

« Nous l’avons également sollicité en 2020, concernant l’organisation de notre Coopérative : un adhérent était parti, et trois autres l’ont intégrée. Il y avait quelques dysfonctionnements, humains surtout, nous voulions les comprendre et repartir sur de bonnes bases. L’intervention de Michel François nous a permis de le faire, de poser les choses et d’échanger sereinement et de façon constructive pour trouver des solutions », observe Grégoire Malezieux qui a apprécié les interventions du coach.

Grégoire Malezieux et son épouse Delphine veulent développer la vente directe sur l'exploitation.

Un accompagnement qui a permis de structurer l’activité

En parallèle, Grégoire Malezieux se posait beaucoup de questions sur l’avenir de sa ferme : « J’avais beaucoup de projets mais je ne savais pas par lequel commencer, se souvient-il. Michel François m’a accompagné dans leur structuration, il fallait d’abord que j’apprenne à mieux me connaître. Nous avons ensuite travaillé sur ce que je jugeais essentiel pour moi et mon activité, pour lister mes priorités et concilier vie personnelle et professionnelle. »

L’agriculteur s’est grâce à cet accompagnement fixé des objectifs à cinq ans, pour assurer sa rentabilité, ce qui passe notamment par une plus grande autonomie fourragère pour l’élevage, « avec comme ambition de devenir à terme une ferme agro-écologique ».

Grégoire Malezieux a également mis en place la vente directe sur son exploitation, une activité gérée par son épouse Delphine, qui a quitté son métier d'orthophoniste pour s'y consacrer à plein temps. « Mes parents faisaient déjà de la vente directe de volailles, nous l’avons développée en 2010, lorsque nous avons créé un laboratoire de découpe pour proposer également de la viande bovine », explique-t-il.

Aujourd’hui, la gamme s’est élargie avec d’autres produits du terroir (terrines, légumes, biscuits, huiles…), de fermiers, commerçants et artisans locaux. Un développement qui a également été pensé lors de l’accompagnement de Cresco conseil. 

« Michel François m’a donné des vraies clés pour optimiser mon organisation, mon management, et y voir plus clair », assure Grégoire Malezieux, qui emploie un salarié et se fait depuis aussi aider par un apprenti, « pour avoir plus d’oxygène ».