Autour de la vasque olympique, la "fête" et la "communion" des Jeux
"Ouah, c'est beau!": à l'approche de la vasque olympique, posée en plein Paris, les lunettes se déchaussent, les yeux s'écarquillent parmi les spectateurs venus admirer ce symbole des JO-2024, pour "compenser" l'absence de billets...
"Ouah, c'est beau!": à l'approche de la vasque olympique, posée en plein Paris, les lunettes se déchaussent, les yeux s'écarquillent parmi les spectateurs venus admirer ce symbole des JO-2024, pour "compenser" l'absence de billets ou tout simplement "participer à la fête".
La vasque aux allures de montgolfière, allumée lors de la cérémonie d'ouverture par l'ancienne athlète Marie-José Pérec et le judoka Teddy Riner, restera accessible gratuitement au Jardin des Tuileries jusqu'à la clôture des Jeux le 11 août.
Virginie Decosta, 43 ans, est venue de la banlieue parisienne dimanche matin pour montrer la flamme à sa fille de 11 ans et à son fils de 6 ans.
"C'est pour les enfants, pour qu'ils participent un peu à la fête", explique-t-elle en arrivant dans le parc au coeur de la capitale. Elle et son mari ont des billets mercredi pour voir du BMX et du basket, mais pas les enfants, "trop cher".
"Ils n'auront pas accès aux Jeux. Mais ils comprennent à leur échelle l'importance de ce qui se passe" et ont demandé à venir voir la flamme aperçue à la télévision, confie-t-elle à l'AFP, sous les hochements de tête des enfants, flanqués d'une casquette avec le retour du soleil.
Les membres de cette famille sont parmi les premiers, dimanche, à pouvoir s'approcher jusqu'au pied de la structure, qu'il est possible de visiter de 11H à 19H, pour une déambulation express de quinze minutes: 10.000 personnes pourront la voir de près quotidiennement, avec une jauge de 3.000 personnes présentes simultanément, selon le Comité d'organisation des JO-2024 (Cojo). La billetterie a été prise d'assaut: dès dimanche matin, plus aucun créneau de réservation n'était disponible sur le site dédié.
Magnifique
"C'est beau", s'exclame Murielle Taupin, une retraitée de la gendarmerie qui détient le premier créneau du jour. Elle est montée sur un muret pour admirer la vasque, quelques minutes avant l'ouverture.
La retraitée de 52 ans est venue "compenser le fait de ne pas avoir de place" pour les JO.
"J'avais cette frustration. Et j'aurais rêvé d'être à la cérémonie d'ouverture aussi. Alors je participe à toutes les compétitions libres en extérieur", assure l'ex-gendarme, présente samedi sur le parcours parisien du cyclisme sur route et qui prévoit d'encourager les triathlètes mardi.
Pour la vasque, elle a choisi son jour "en fonction de la météo". Elle ne regrette pas. "Avec l'écrin des Tuileries, c'est magnifique. Cette montgolfière, c'est la légèreté, c'est un message au monde entier. A un moment où la situation (politique) devient invivable, c'est une parenthèse de partage et de communion", apprécie-t-elle.
En l'exposant là, les organisateurs ont voulu laisser la flamme - en réalité un jeu de lumière projeté sur un "nuage d'eau" - "à portée de main du public" en journée, avant qu'elle ne s'élève à 60 mètres du sol à la nuit tombée.
Un anneau-flamme "100% électrique", vante son concepteur, EDF, pensé pour "rendre l'objet le plus accessible", "visible" et "ouvert possible", a expliqué samedi son designer, Mathieu Lehanneur. Ce dernier l'a imaginé dans un clin d'oeil à l'"histoire" de la montgolfière, invention française pré-révolutionnaire (1783).
Casquette floquée des anneaux olympiques sur la tête, Nelly Li, une Américaine, est "venue admirer cette nouvelle invention qui est écologique, qui utilise une énergie propre".
Mais la prouesse technique n'émeut pas plus que ça Baptiste Ferlin, professeur de Français et d'Histoire-géographie, venu surtout pour "profiter de la fête".
Lui et son ami ont un pass pour la visite, mais restent à l'écart de la foule qui grouille aux abords du parc: "Je pense que j'ai déjà vu l'essentiel", dit le professeur de 35 ans, carrure de rugbyman.
En revanche, lui qui n'a pas pu s'offrir de places pour les JO "aime l'idée d'avoir utilisé Paris comme un stade olympique" et en profite pour "vivre l'ambiance des Jeux".
En arrivant de sa banlieue parisienne, il a marché sur les quais de Seine, s'est arrêté sur des stands d'animation, avant de se retrouver devant la vasque: "Ca donne une fête de ouf!"
366H6UN