Concertation publique
Au Touquet, le futur front de mer fait débat
Le Touquet débat de son futur front de mer. Le 29 août dernier avait lieu une réunion publique très suivie. L’occasion de présenter les pistes de travail, avec en toile de fond le projet parallèle et polémique d’un hôtel sur la plage. Compte-rendu.
«Renouer avec le Touquet des années 1920» lit-on dans un bulletin municipal de l’été 2021. Déjà, la ville débattait du futur aménagement du Front de Mer. Déjà, le projet hôtelier Dune y prenait toute la place. Ce fut encore le cas le 29 août dernier, lors de la présentation du projet du cabinet d’architectes et de paysagistes Baseland, dans la salle Ravel du Palais. «Le projet d’hôtel n’est pas dans le périmètre sur lequel nous travaillions, il ne fait pas partie de la requalification urbaine, mais il est pris en compte» a tenté de prévenir Jade Robin, architecte et cheffe de projet.
Pour autant, plusieurs questions de la salle, composée de 300 personnes, ont évoqué le projet Dune. Ce dernier consiste en la réalisation d’un hôtel 5 étoiles de 130 chambres (avec 3 restaurants et une piscine - à l’origine, ainsi que 80 emplois à la clef) qui remplacerait l’Aqualud vieillissant et dont le bail a été résilié par la ville en juin dernier. Dans l’attente des résultats des recours déposés contre le permis de construire du promoteur Adim Nord-Picardie, l’aménagement du reste du front de mer paraît complexe. «Il faut retisser le lien entre la ville et son front de mer et conserver le plongeoir qui est un repère visuel fort» argue Jade Robin. Le cabinet est mandaté «pour un état des lieux des structures, des usages etc. A partir de là, Baseland proposera diverses options aux Touquettois» explique Monsieur Boutantin, directeur du service Urbanisme à la mairie du Touquet.
Sept piliers pour construire un projet
Dans l’esquisse du projet, sept principes cadrent les futures propositions : le renforcement du lien entre le centre-ville et la plage via des aménagements sur l’avenue Quentovic, la rue Jean Monnet et la digue via le marché ; second point, la végétalisation de la digue et une redéfinition des parcours entre les dunes nord et sud. Le cabinet Baseland propose aussi la création de patios dédiés aux jeux et à l’installation de nouvelles cabines à louer. Comme à Calais, la ville imagine un belvédère qui empiéterait sur la plage et un espace de gradins face à la mer.
Prioritairement piétonnier, le front de mer gardera sa piste cyclable bidirectionnelle qui pourrait être rapprochée de la plage. Sur la question du stationnement, tous les scenarios sont sur la table : couvrir ou enterrer les parkings, optimiser celui de l’avenue Quentovic qui pourrait abriter 380 véhicules au lieu des 190 places existantes… Le sixième point fait état d’une nécessaire réfection des façades afin de les mettre en cohérence avec le projet retenu. Enfin, le sort de la piscine est scellé. Daniel Fasquelle a rapidement fait ses comptes : un bassin de 66 mètres sur 25 coûterait 27 millions d’euros et 3 millions en exploitation…
L’ombre de Dune
Si la question budgétaire n’est pas publiquement sur la table, la ville compte financer la réhabilitation de son front de mer grâce aux recettes générées par la vente de l’ancien Aqualud, des parkings, et des taxes récurrentes liées au projet Dune. Un montant de 4,4 millions d’euros par an pendant dix ans avait annoncé Daniel Fasquelle.
Le chemin sera long, car il doit composer avec un calendrier judiciaire qui pourrait geler le projet Dune et laisser une verrue sur la plage. Les Touquettois peuvent donner leur avis jusqu’à la fin du mois. Avant Noël, Baseland rendra sa copie avec un premier scénario qui précédera une seconde phase de concertation Avant le prochain printemps, un schéma général sera présenté et pourra encore être débattu. Ce sera ensuite au Conseil municipal de trancher, tout en gardant un œil sur le tribunal administratif.