Au service des petites entreprises

La SIAGI est une société de cautionnement, véritable structure d’ingénierie financière au service des petites entreprises. Proximité et adaptation continuelle de son offre de garantie, associées à un réseau multiple de banques et partenaires, la caractérisent. Eric Vermeersch, directeur régional des Hauts-de-France, nous en dit plus.

Eric Vermeersch a été nommé récemment directeur régional de la SIAGI
pour la région Hauts‐de‐France.
Eric Vermeersch a été nommé récemment directeur régional de la SIAGI pour la région Hauts‐de‐France.

Eric Vermeersch a été nommé récemment directeur régional de la SIAGI
pour la région Hauts‐de‐France.

 

La Gazette : Quelle est la mission de la SIAGI ?
Eric Vermeersch : Sa mission première est de favoriser l’accès au crédit des entreprises en garantissant les concours consentis par les établissements de crédit, c’est-à-dire en partageant le risque de crédit avec la banque. Sa mission est aussi de proposer aux chefs d’entreprise et à leurs proches des dispositifs d’allègement des sûretés personnelles qui peuvent leur être réclamées. Nous sommes donc des acteurs de terrain et apportons un appui à l’économie locale.

Quelle est votre cible de clientèle ?
Les entreprises de moins de 50 salariés et de moins de 10 M€ de chiffre d’affaires, dans des secteurs aussi variés que l’artisanat, le commerce, les professions libérales et l’agriculture.
Nous soutenons la création et le développement d’entreprise, et nous avons une attention toute particulière aux problématiques de transmission d’entreprise : c’est une opération délicate, avec des enjeux très importants pour notre économie. Voir des entreprises viables disparaître faute de repreneurs est une situation qui, outre la perte d’emplois et de savoir-faire, est particulièrement mal vécue par le secteur de l’artisanat et du commerce.

Vous sentez-vous responsable d’une mission de service public ?
La SIAGI ne bénéficie d’aucune dotation publique. Elle a néanmoins une mission d’intérêt général, rappelée d’ailleurs par le précédent ministre de l’Économie quand il a souhaité qu’un représentant de l’État siège comme administrateur à notre conseil d’administration.
Effectivement, ce sont souvent les entreprises artisanales et commerciales qui maintiennent, dynamisent une activité dans les zones aussi bien urbaines que rurales, qui préservent aussi un lien social et contribuent à un aménagement du territoire cohérent.

Quels sont vos axes de développement ?
L’artisanat est une cible prioritaire pour la SIAGI, les difficultés rencontrées par ces entreprises dans les dernières années étant représentatives des difficultés des petites entreprises, notamment pour ce qui concerne l’accès au crédit de trésorerie. C’est pourquoi la SIAGI développe des partenariats, le plus récent étant avec la Confédération générale de l’alimentation en détail (CGAD), pour détecter où sont les besoins et y apporter des réponses.
Nous avons ainsi lancé, il y a 18 mois, la garantie GLOBALEX, garantie du besoin en fonds de roulement que les banques ne sont pas toujours enclines à financer. Nous sommes en phase de test pour une garantie apportée à des crédits de faibles montants de 5 000 à 50 000 €, qui devrait correspondre aux entreprises artisanales d’une part, notamment du bâtiment, mais également aux entreprises implantées dans des territoires ruraux où la rentabilisation des investissements, faute de dynamisme économique, peut être plus longue que sur d’autres territoires.

Quelle est l’approche générale de la SIAGI ?
Les petites entreprises sont fortement dépendantes du système bancaire pour leur financement. Elles sont parfois confrontées à des conditions plus restrictives de la part des banques, elles-mêmes soumises à des enjeux de rentabilité, de gestion des risques et de pression réglementaire. L’accès aux ressources, notamment à court terme, peut ainsi devenir difficile.
Dans ce contexte, la SIAGI apporte son expertise pour évaluer la viabilité des projets et optimiser les projets de financement. Elle joue souvent le rôle de «déclencheur  du crédit !

Quels sont vos rapports avec les banques ?
Collaboration et confiance, à double sens. Les banques sollicitent notre garantie, nous confortons leur analyse par notre approche en termes de risque et faisons bénéficier l’emprunteur chef d’entreprise de nos partenariats, qu’ils soient européens avec le Fonds européen d’investissement, nationaux avec Bpifrance ou régionaux.

Et vos relations avec les chambres de métiers et de l’artisanat et autres chambres consulaires ?
Les CMA ont fondé la SIAGI il y a plus de 50 ans, les liens sont donc historiques et se sont encore renforcés il y a 5 ans avec le lancement de la pré-garantie de crédit, véritable validation des projets de financement en amont des rendez-vous de demande de crédit à la banque. En élargissant nos interventions aux secteurs du commerce, des professions libérales et de l’agriculture, nous avons également resserré nos liens avec les CCI et les chambres d’agriculture.

Quels sont les problèmes rencontrés actuellement dans le cadre d’une reprise ?
La question essentielle est celle de la valorisation des fonds de commerce et, dans certaines entreprises, de la valorisation des actifs immatériels. Les fonds de commerce sont assez chers. Le cédant veut valoriser au maximum son outil de travail, car il s’agit de son capital de retraite. Le repreneur a un apport limité et on rencontre de plus en plus de repreneurs en situation de reconversion, donc pas toujours préparés à l’approche entrepreneuriale.
C’est là que notre valeur ajoutée est incontestable, car nous avons, à travers notre approche et nos offres, les outils pour répondre aux besoins de cette situation.

Comment se passe votre accompagnement auprès de vos porteurs de projet ?
L’élément primordial, voire déterminant, dans notre approche est basé sur l’adéquation de l’homme face à son projet : le parcours professionnel, la formation, les diplômes, les différents stages, etc. permettent de valider si le futur candidat à la reprise et/ou à la création bénéficie des atouts majeurs pour mener à bien son projet. C’est la clé principale de la réussite. Nous regardons également avec attention le parcours de plus jeunes dans le métier, car en reconversion professionnelle : ils sont souvent bien entourés, ont bien mûri leur projet et ont donc beaucoup de cartes en main pour réussir !

Phrase en gras et en gros :

“Dans notre approche, l’élément primordial est basé sur l’adéquation de l’homme face à son projet”

 

Encadré

Chiffres clés

Niveau national 
• 26 directions et antennes régionales
• 86 collaborateurs, dont 2 dans les Hauts-de-France (Lille et Amiens).

Activité 2016 en Hauts-de-France
• 357 entreprises garanties pour 48 M€
• 56% en reprises, 30% en développement et 14% en créations
• 41% artisanat, 27% commerce, 21% professions libérales et 11% agriculture