Au procès de sept militants d'ultragauche, la défense plaide la relaxe

Les avocats des sept sympathisants d'ultragauche, jugés pour avoir selon l'accusation fomenté une action violente contre les forces de l'ordre, ont plaidé la relaxe pour l'infraction d'association de malfaiteurs terroriste, aux deux derniers...

Les avocats des sept sympathisants d'ultragauche plaident la relaxe pour l'infraction d'association de malfaiteurs terroriste © LOIC VENANCE
Les avocats des sept sympathisants d'ultragauche plaident la relaxe pour l'infraction d'association de malfaiteurs terroriste © LOIC VENANCE

Les avocats des sept sympathisants d'ultragauche, jugés pour avoir selon l'accusation fomenté une action violente contre les forces de l'ordre, ont plaidé la relaxe pour l'infraction d'association de malfaiteurs terroriste, aux deux derniers jours de leur procès, jeudi et vendredi.

Le tribunal correctionnel de Paris a mis sa décision en délibéré au 22 décembre. 

Les sept prévenus, six hommes et une femme, comparaissaient depuis le 3 octobre pour association de malfaiteurs terroriste. Trois d'entre eux étaient aussi jugés pour avoir refusé de donner les codes et mots de passe de leurs moyens de communications aux enquêteurs.

Mercredi, le Parquet national antiterroriste (Pnat) avait requis des peines allant de deux ans d'emprisonnement avec sursis à six ans ferme. La peine la plus lourde a été demandée pour Florian D., militant libertaire de 39 ans qui a combattu en 2017 auprès des Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) au Rojava (nord-est de la Syrie) contre le groupe jihadiste Etat islamique.

Dans leurs réquisitions, les deux procureurs ont insisté sur le fait que le dossier était "avant tout celui de Florian D.", "un homme radicalisé qui a agrégé ses camarades" pour un projet "terroriste".

"Nous ne faisons que constater l'effilochement de ce dossier d'un groupe à un homme", a raillé Me Raphaël Kempf, qui défend Florian D. avec Me Coline Bouillon.

Les deux avocats ont dénoncé le "récit" construit par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et le Pnat.

Selon Me Kempf, les enquêteurs étaient obsédés par l'"idée que les combattants partis au Rojava y seraient allés dans le but de retourner les armes contre la France".

Pour l'accusation, les prévenus se sont livrés, via des parties d'airsoft, à des "entraînements de progression tactique et de tir" et ont fabriqué et testé des explosifs en vue de s'en prendre à des policiers ou des militaires.

Pendant les débats, les prévenus ont contesté les intentions terroristes, évoquant des "séances ludiques", menées notamment pendant le confinement.

"L'airsoft est un thème omniprésent dans la procédure", a observé Me Bouillon, jugeant que cela avait été "utilisé pour colorer depuis le départ le dossier de l'accusation".

"On a le sentiment que pour l'accusation et la justice, ce qu'on ne voit pas est plus inquiétant que ce qu'on voit", a aussi critiqué Me Kempf.

Me Bouillon a souligné que Florian D. contestait "fermement" l'association de malfaiteurs terroriste mais qu'il reconnaissait toutefois avoir commis des infractions de droit commun et s'attendait donc à une condamnation. Elle a demandé au tribunal ne pas le juger "plus sévèrement qu'un autre".

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