"Au moment du Brexit, il faut qu’on soit en capacité de répondre"

Le 11 février dernier, Geoffroy Roux de Bézieux était en déplacement au tunnel sous la Manche. Le président du MEDEF a parlé du Brexit comme un choc de modèles…

Geoffroy Roux de Bézieux est venu à la rencontre des adhérents du MEDEF sur la côte d'Opale.
Geoffroy Roux de Bézieux est venu à la rencontre des adhérents du MEDEF sur la côte d'Opale.

«On souhaitait inviter notre président afin qu’il voie de lui-même les infrastructures pour qu’il se rende compte de la technologie mise en œuvre.» Frank Helias, secrétaire général du MEDEF Côte d’Opale, avait invité Geoffroy Roux de Bézieux il y a quelques mois. Ce mardi 11 février, le patron des patrons, arrivé à bon port, a vanté les mérites du tunnel sous la Manche. Il s’agit, selon ses dires, de l’un des plus beaux exemples «de coopération transfrontalière» et de «partenariat public-privé». Ainsi, pour lui aucun doute : Getlink sera prêt pour le jour J, d’ici un an, à la fin des négociations entre l’UE et le Royaume-Uni. Le président du MEDEF se montre même optimiste : les touristes devraient continuer à passer par Calais pour rejoindre le Continent. Par ailleurs, le transmanche va perdurer : il s’agit d’un lien «vital» pour nos voisins d’outre-Manche ; «140 milliards de marchandises par an transitent dans les deux sens», rappelle-t-il.

Brexit : gare au dumping social ?

En ce qui concerne l’économie régionale, Geoffroy Roux de Bézieux s’est montré rassurant. «Les Anglais ont voté pour la sortie de l’Union européenne, mais pas pour la fin des échanges commerciaux.» Selon lui, il importe d’être vigilant quant à l’évolution du modèle social britannique afin de ne pas se laisser dépasser par les événements. «Si l’Angleterre développe un modèle d’économie dérégulée avec moins de fiscalité, moins de protection sociale, il faut qu’on soit en capacité de répondre», précise le créateur de The Phone House. «Ils vont essayer d’attirer des entreprises et des capitaux. C’est leur droit, surtout après le Brexit. Il faut que Michel Barnier puisse négocier. Il ne faut pas qu’ils puissent avoir un pied dedans, un pied dehors, en quelque sorte. Mais, surtout, il faut qu’on soit en capacité d’être compétitifs, afin de garder nos emplois en France et en Europe.»

«Les Anglais ont voté pour la sortie de l’Union européenne, mais pas pour la fin des échanges commerciaux»

Des problèmes de recrutement sur le territoire

Dans le Calaisis comme ailleurs – voire plus qu’ailleurs –, certaines entreprises ont des difficultés de recrutement. Après la rencontre avec les différents dirigeants de la Côte d’Opale, le patron des patrons évoque des difficultés de formation. Franck Helias, secrétaire du MEDEF Côte d’Opale, abonde en ce sens : «Il y a des endroits en France où le taux de chômage est en-dessous de 7%. Ici, on est au-dessus. À Montreuil et en Flandre, de Dunkerque à Lille, on est plutôt en-dessous de la moyenne régionale. Mais, globalement, sur la Côte d’Opale on est au-dessus de la moyenne.» La faute notamment à un réseau ferré qui dessert inégalement les différents secteurs de la région. Le président du MEDEF en a lui-même fait les frais lors de sa visite, obligé qu’il était de s’arrêter à Arras pour finir le trajet en voiture…