Événement
Au Château de Malbrouck, le vibrant hommage aux femmes résistantes, d’hier et d’aujourd’hui
Dans le cadre du partenariat entre le Festival International de la Bande Dessinée d'Angoulême, du département de la Moselle et de l’Institut René Goscinny, l’exposition Elle résiste, elles résistent est présentée jusqu’au 20 août au Château de Malbrouck. Prix René Goscinny - Meilleur scénariste en 2022 pour l’album Madeleine, Résistante, Jean-David Morvan et Madeleine Riffaud y retracent, avec le dessinateur Dominique Bertail, le destin hors du commun de Madeleine, résistante, poétesse, journaliste et inlassable «passeuse de mémoire».
Un temps de découverte saisissant, intemporel, comme un choc, un appel à une réflexion essentielle. Assurément, de ces expositions qui conjuguent hauteur de vue et recul nécessaire sur le passé et notre époque. Avec ce message porté quant à ne pas oublier les révoltes du passé, lesquelles, souvent, ont ouvert les portes de la liberté et de nouveaux droits à la condition humaine. Pour ne pas oublier, non plus, que les révoltes sont contemporaines, d’ici, d’ailleurs, de beaucoup plus loin que l’espace mosellan.
Résistantes...
L'exposition Elle résiste, elle résistent met à l'honneur, dans ce haut lieu du patrimoine de la Moselle qu'est le Château de Malbrouck, quatre grandes résistantes mosellanes et œuvre au devoir de mémoire : Hélène Studler, dite sœur Hélène, qui organisait l'évasion des prisonniers de guerre français des camps de Moselle vers la France ; Simone Coqué, qui participait au «circuit Garel», un réseau de sauvetage d'enfants juifs, puis affectée en Moselle à Thionville au service de l’Entraide française, pour venir en aide aux blessés, orphelins et populations déplacées de retour ; Marie Hackin, l'une des six femmes Compagnons de la Libération, missionnée en Inde afin d’y représenter le général de Gaulle et Anny Schulz du groupe de résistance «Mario», le plus important réseau de résistance du département de Moselle annexée. En 2017, Jean-David Morvan décide de prendre contact avec Madeleine Riffaud pour lui proposer de raconter sa vie en bande dessinée. Cinq ans plus tard, Madeleine, Résistante, le premier tome de la série destinée à raconter le parcours exceptionnel de cette mémoire vivante, est récompensé par le Prix René Goscinny du meilleur scénario 2022. C’est dans la continuité de ce prix qu’a été imaginée Elle résiste, elles résistent qui revient sur la genèse de l’album. Mais comment raconter son histoire avec précision quand tout passe par la voix, Madeleine ayant perdu l’usage de ses yeux ?
Le parcours de l'exposition s'inspire de l'existence de Madeleine Riffaud, de ses engagements, de ses combats, depuis la Seconde guerre mondiale jusqu'à nos jours. © Département de la Moselle/Farouk Doukhi.
Les combats de par le monde
L’exposition met en lumière le processus de création unique qui unit Jean-David Morvan et le dessinateur Dominique Bertail à Madeleine Riffaud, sans rien cacher des moments de flottement, des éventuels malentendus, et des rires qu’une telle méthode de travail engendre. Mais au-delà de son seul engagement, Madeleine Riffaud a tenu à présenter à travers cette exposition les destins d’autres sœurs d’armes, d’hier et d’aujourd’hui. Ainsi, les visiteurs pourront découvrir les vies des Résistantes Brigitte Friang, Marianne Cohn & Mila Racine, Gerda Taro, Germaine Tillion et Marie-Claude Vaillant-Couturier, mais également, par la voix de la journaliste Caroline Gillet, les histoires de cinq jeunes femmes inconnues qui refusent elles aussi la fatalité de leur situation et ont choisi d’emprunter le chemin de la résistance : Oksana Leuta, fixeuse sur le front ukrainien (36 ans) ; Insaf Dimassi, militante politique en Italie (25 ans) ; Cécile Marchand, militante écologiste et désobéissante (27 ans) ; France Rima, militante féministe et LGBT en Algérie (33 ans) et Raha, musicienne en Afghanistan (23 ans).
Pour aller plus loin : www.chateau-malbrouck.com
«Des portraits de femmes qui mettent à l’honneur celles qui, hier
et aujourd’hui, aux quatre coins du monde, et en Moselle,
combattent encore et encore toujours pour des libertés parfois
élémentaires.»
© Département de la Moselle/Farouk Doukhi.