Au Cescom, les Assisses des TP vont aborder un facteur primordial de la santé économique des territoires

Les incertitudes actuelles liées au contexte géopolitique mondial et à la situation socio-économique hexagonale influencent bien entendu les comportements et la stratégie de la clientèle de la branche des Travaux Publics. Laquelle voit son activité ralentir ce premier trimestre 2023. Avec une quasi-stabilité de la production, une légère érosion des heures travaillées, seul l’effet grands projets incite à un optimisme mesuré à moyen terme du côté de la demande. Si les Travaux Publics se montrent résilients, le secteur reste dans l’attente d’un coup d’accélérateur sur l’investissement accompagné d’un plan de financement des infrastructures sur le temps long pour sortir de cette croissance faible.

La question écologique au cœur des investissements

L’activité des Travaux Publics a progressé en mars 2023 de + 1,5 % en volume sur un mois, selon les données CVS-CJO. Toutefois, la croissance du secteur est apathique en ce début d’année : bien qu’en amélioration par rapport trimestre précédent (+ 3,8 %), les montants facturés au 1er trimestre 2023 restent constants comparé au 1er trimestre 2022 avec une hausse limitée à + 1,1 %. Ce plafonnement de la production des Travaux Publics pourrait perdurer. Selon l'enquête trimestrielle Insee-FNTP d'avril, l’opinion des entrepreneurs sur leur activité prévue au cours des trois prochains mois reste stable à un niveau égal à sa moyenne de long terme. On rappellera cette définition : «les infrastructures représentent l’ensemble des actifs principalement dédiés à la mobilité ainsi qu’aux marchandises, de l’eau, de l’énergie ou de l’information.» Souvent constituées en réseaux, elles génèrent des gains et des coûts environnementaux et sociaux, au-delà du service directement rendu à leurs usagers et clients. Elles sont nécessaires à la vie économique et sociale. Sur les territoires, le besoin d’infrastructures est très important : la population augmente et s’urbanise ; la mondialisation des échanges accroît la demande de ports, d’aéroports et de fret ferroviaire ; la transition écologique requiert le développement de réseaux plus sobres en énergie, moins polluants et plus résistants au changement climatique. Selon l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), un effort d’investissement annuel, représentant entre 2,5 % et 3,5 % du PIB mondial, est nécessaire à l’horizon de 2030.

Quelle capacité financière pour des investissements vitaux ?

Notre capacité économique et financière à satisfaire des besoins d’investissements aussi considérables soulève de nombreuses questions : les marchés et les régulations envoient-ils les bons signaux de prix pour orienter les investissements vers la transition écologique ? Quel montant de subventions l’État et les collectivités territoriales peuvent-ils assumer pour donner une rentabilité financière à des projets utiles au plan social et environnemental, mais ne générant pas d'auto-financement suffisant ? Comment répartir l’effort de couverture du coût des réseaux entre l’usager et le contribuable ? Quelle ingénierie financière faut-il mobiliser pour financer les projets rentables ? Ces interrogations cruciales seront au cœur des Assises des TP organisées le vendredi 2 juin prochain au Cescom de Metz par la Fédération des Travaux Publics de Lorraine, en partenariat avec ses syndicats lorrains de spécialités que sont Routes de France, Les Canalisateurs et Génie Civil. Au centre des débats : le financement des infrastructures. Avec un corollaire, ces enjeux majeurs : comment financer un projet d’infrastructure ? Comment le rentabiliser ? Des exemples concrets seront exposés lors de cette matinée qui débutera à 9 h. Ces Assises des TP, par le thème du jour, et les pistes de solutions qui en découleront, tutoient le présent et actionnent le levier de l’avenir.

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