Attention, danger...
«La situation est vraiment grave ! L’incertitude est source de risques psychologiques. Aujourd’hui, quand vous êtes acteurs économiques, vous jouez tout simplement votre peau !» C’était le 25 janvier dernier dans les locaux nancéiens de la CCI Grand Nancy Métropole Meurthe-et-Moselle. François Pélissier, son président, présentait les projets à venir de la chambre consulaire mais la réalité du quotidien revient vite au galop et prend le dessus. «En 2021, va se jouer la survie de milliers d’entreprises.» Un état de fait, une donne avérée aujourd’hui. La prise de température de l’état conjoncturel actuel est purement artificielle. La réalité de demain va arriver, non pas rapidement, mais d’une façon progressive avant d’exploser littéralement. Certains économistes utilisent même le terme d’un bain de sang en matière de défaillances d’entreprises et toutes les conséquences sociales qu’elles impliquent. Derrière les dépôts de bilan et autres liquidations judiciaires annoncés (et déjà perceptibles), certaines enquêtes patronales mettent en avant qu’une TPE sur trois pourrait être concernée, se cachent une réalité encore bien plus pesante. Derrière la fin d’une entreprise, il y a des femmes et des hommes et en première ligne un dirigeant d’entreprise abattu. La détresse psychologique n’est plus aujourd’hui un tabou, elle est devenue une réalité bien palpable. Il y a quelques jours, dans les Vosges, un cafetier a mis fin à ses jours entraînant un émoi national jusqu’à la plus haute sphère de l’État. Cette gangrène malsaine gagne peu à peu les rangs des troupes entrepreneuriales (et d’ailleurs bon nombre de strates de la société). Plus le temps passe, plus elle agit sournoisement. Le suicide, ce terme hier susurré, est de plus en plus fréquent lors des discussions ! Une donne, hélas, pas nouvelle dans la sphère entrepreneuriale. Des numéros verts sont mis en place, des cellules d’écoute psychologiques également à l’image de celle de l’association Apesa venant en aide depuis plusieurs années aux entrepreneurs devant passer par la case juridiction commerciale. Ce malaise profond palpable se doit aujourd’hui de ne pas être occulté, d’être évoqué sans filtre, car l’urgence de la situation est extrême. Jamais la ligne jaune n’a été aussi prête d’être franchie. Attention, danger !