Attentat de la rue des Rosiers: le juge maintient la mise en exament du seul suspect en France
Le juge d'instruction chargé de l'enquête sur l'attentat de la rue des Rosiers à Paris en 1982 a refusé de revenir sur la mise en examen du seul suspect en France, le Norvégien d'origine palestinienne Abou Zayed, a-t-on appris jeudi de source proche...
Le juge d'instruction chargé de l'enquête sur l'attentat de la rue des Rosiers à Paris en 1982 a refusé de revenir sur la mise en examen du seul suspect en France, le Norvégien d'origine palestinienne Abou Zayed, a-t-on appris jeudi de source proche du dossier, confirmant une information du journal Le Figaro.
Abou Zayed, seul des quatre suspects de l'attentat aux mains de la justice française, avait demandé début octobre son placement sous le statut de témoin assisté.
Si le juge avait accédé à sa demande, l'espoir des parties civiles d'un procès dans ce dossier aurait quasiment été réduit à néant.
Dans son ordonnance de refus de placement sous le statut de témoin assisté du 25 octobre, évoquée par Le Figaro et consultée par l'AFP, le magistrat antiterroriste estime que les "indices graves ou concordants ont été renforcés depuis la mise en examen initiale du 5 décembre 2020" d'Abou Zayed, après son extradition de Norvège.
Ce juge avait déjà refusé une demande similaire du suspect en avril 2021.
Son implication "est désormais bien plus plausible" qu'initialement, "même si l'intéressé conteste toujours avoir commis ces faits", insiste le juge d'instruction.
Celui-ci s'appuie notamment sur la reconnaissance par Abou Zayed, après "deux ans de dénégations farouches", de son statut de membre du Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
Il a également reconnu avoir appartenu à son comité militaire, connu pour organiser les opérations meurtrières à l'étranger et à qui est attribué cette attaque.
Le petit nombre de membres de ce comité militaire, "triés sur le volet", ne concorde guère avec "les déclarations d'Abou Zayed selon lesquelles il n'était qu'un simple administratif chargé d'arroser les arbres ou de faire les courses", tance le juge.
Le magistrat évoque aussi des déclarations de témoins que l'enquête serait venue corroborer, des investigations jugées probantes de la DGSI (renseignement intérieur) ou encore de nouveaux éléments qui étaieraient son implication dans d'autres faits criminels de l'époque.
Au total, six personnes ont été tuées et 22 blessées le 9 août 1982 dans l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg, puis dans une fusillade dans le quartier juif historique du Marais.
"C'est atterrant, on place désormais sur le même plan des renseignements déclassifiés et la parole de renégats, de morts ou de témoins anonymes. Jusqu'où ira-t-on pour faire condamner à tout prix un homme dans ce dossier"?, ont critiqué Me Romain Ruiz et Bruno Gendrin, avocats d'Abou Zayed.
Ils ont indiqué avoir fait appel de cette décision.
Sollicité par l'AFP, Me David Père, qui représente des familles de victimes et des personnes présentes dans le restaurant, a indiqué que "les parties civiles se réjouissent que le juge puisse continuer à instruire de manière sereine".
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