Attentat de la rue des Rosiers: la détention du seul suspect en France encore prolongée

La détention provisoire d'Abou Zayed, seul suspect en France dans l'enquête sur l'attentat mortel de la rue des Rosiers de 1982, dans le quartier juif historique du Marais à Paris, a été prolongée une nouvelle fois vendredi...

La détention provisoire d'Abou Zayed, seul suspect en France dans l'enquête sur l'attentat mortel de la rue des Rosiers de 1982, dans le quartier juif historique du Marais à Paris, a été prolongée une nouvelle fois © JACQUES DEMARTHON
La détention provisoire d'Abou Zayed, seul suspect en France dans l'enquête sur l'attentat mortel de la rue des Rosiers de 1982, dans le quartier juif historique du Marais à Paris, a été prolongée une nouvelle fois © JACQUES DEMARTHON

La détention provisoire d'Abou Zayed, seul suspect en France dans l'enquête sur l'attentat mortel de la rue des Rosiers de 1982, dans le quartier juif historique du Marais à Paris, a été prolongée une nouvelle fois vendredi, a appris l'AFP de sources proches du dossier.

"Si la justice a encore besoin de temps pour prouver la culpabilité de notre client après 43 ans d'enquête, c'est qu'il y a un sérieux doute sur son implication dans cet attentat", ont indiqué ses avocats, Me Romain Ruiz et Bruno Gendrin.

Extradé de Norvège où il vivait, Abou Zayed, qui conteste son implication dans les faits, a été mis en examen et incarcéré le 5 décembre 2020.

Sa détention a depuis été continuellement prolongée et la cour d'appel de Paris a accepté vendredi l'ultime prolongation de quatre mois prévue par le code de procédure pénale.

Si l'ordonnance finale dans ce dossier, dont les investigations sont toujours en cours et actives, n'est pas rendue avant l'expiration de ce délai de quatre mois, Abou Zayed sera remis en liberté de droit.

Si au contraire l'ordonnance était rendue, sa détention pourrait alors être à nouveau potentiellement prolongée, jusqu'à la tenue d'un procès devant la cour d'assises spéciale.

Six personnes avaient été tuées et 22 blessées le 9 août 1982 dans l'explosion d'une grenade dans le restaurant Jo Goldenberg puis dans une fusillade dans le quartier du Marais, perpétrée par un commando de trois à cinq hommes.

L'attentat a depuis été attribué au Fatah-Conseil révolutionnaire (Fatah-CR) d'Abou Nidal, groupe palestinien dissident de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).

Abou Zayed, Palestinien naturalisé Norvégien de 63 ans, dont le nom complet est Walid Abdulrahman Abou Zayed, est depuis 2020 mis en examen pour assassinats et tentatives d'assassinats et incarcéré.

Les juges antiterroristes français le soupçonnent d'être l'un des tireurs de l'attentat, principalement sur la base de notes du renseignement et de déclarations de trois témoins, se présentant comme des anciens membres d'Abou Nidal.

La défense d'Abou Zayed, qui assure qu'il n'était pas en France au moment des faits, considère ces trois témoignages comme anciens, imprécis et discordants.

Abou Zayed a fini par reconnaître en décembre 2022, après l'avoir longtemps niée, son appartenance en 1982 au Comité militaire du Fatah CR d'Abou Nidal, dont l'"objet même", selon le magistrat instructeur, était de commettre des attentats en Europe.

Les juges pensent avoir identifié trois autres suspects, deux localisés en Jordanie, dont le cerveau présumé de l'attentat, et un troisième en Cisjordanie, mais la Jordanie a refusé à plusieurs reprises l'extradition de ses ressortissants.

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