Attentat au couteau à Paris: "un ratage" dans le suivi psychiatrique de l'assaillant, assure Darmanin
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a estimé lundi qu'il y avait eu "manifestement un ratage" dans le suivi "psychiatrique" de l'islamiste radical, auteur de l'attentat mortel au couteau près de...
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a estimé lundi qu'il y avait eu "manifestement un ratage" dans le suivi "psychiatrique" de l'islamiste radical, auteur de l'attentat mortel au couteau près de la tour Eiffel samedi soir à Paris.
"Il y a eu manifestement un ratage psychiatrique, les médecins ont considéré à plusieurs reprises qu’il allait mieux", a dit Gérald Darmanin sur BFMTV au sujet de Armand Rajabpour-Miyandoab, Franco-Iranien de 26 ans radicalisé depuis 2015 et soumis à une injonction de soins psychiatriques après avoir purgé une peine de prison de quatre ans pour un projet d'action violente en 2016.
"Il a été suivi judiciairement et grâce à ce suivi, le médecin psychiatre a pu de nouveau faire une injonction de soins parce qu’il a une maladie mentale manifestement très prononcée. Et une fois qu’on a terminé cela, la peine de prison et le suivi judiciaire et psychiatrique, il y a manifestement eu un ratage, non pas dans le suivi des services de renseignements mais (...) manifestement psychiatrique", a estimé M. Darmanin.
Selon le ministre de l'Intérieur, "les médecins à plusieurs reprises ont considéré qu’il allait mieux, qu’il était plus normal et qu’il pouvait vivre, si j’ose dire, librement".
Armand Rajabpour-Miyandoab a tué samedi soir à coups de couteau et de marteau un touriste germano-philipin de 23 ans et blessé légèrement deux autres hommes, un Français de 60 ans et un Britannique de 66 ans. Il a été interpellé immédiatement après les faits et se trouve depuis en garde à vue dans les locaux de la section antiterroriste (SAT) de la brigade criminelle de Paris.
"Il y a quelqu'un de malade mentalement, qui ne prend plus de médicaments pour soigner ses délires et qui passe à l’acte incontestablement. Il faut réfléchir à tout ça pour protéger les Français", a insisté le ministre de l'Intérieur.
Le procureur antiterroriste Jean-François Ricard a indiqué devant la presse dimanche soir que l'assaillant, fiché pour radicalisation islamiste (FSPRT), était "soumis à une injonction de soins impliquant un suivi psychiatrique resserré et contrôlé par un médecin coordinateur" jusqu'à la fin de la mise à l'épreuve le 26 avril 2023, après une nouvelle expertise psychiatrique.
Cette nouvelle expertise avait été demandée par le Pnat au regard de "l'évolution de certains troubles psychiatriques déjà relevés lors de sa détention", a précisé M. Ricard.
La mère de l'assaillant avait signalé fin octobre son inquiétude concernant le comportement de son fils, qui "se refermait sur lui-même", selon le procureur.
Les services de police avaient alors tenté de le faire examiner par un médecin et hospitaliser d'office, chose finalement impossible en l'absence de troubles, selon une source proche du dossier à l'AFP. Sa mère, en outre, ne voulait pas demander son hospitalisation forcée.
Quelques jours après son signalement, elle avait assuré qu'il "allait mieux", toujours d'après la même source
346Y6GQ