Atailor : une plateforme de mode sur-mesure accessible et équitable
D’aussi loin qu’elle s’en souvienne, Maryem Mbow, a toujours enrichi sa garde-robe, en privilégiant les vêtements de seconde main et de qualité. Si la jeune femme a pris cette décision, dans son quotidien, c’est notamment pour lutter contre la surconsommation liée à la mode factrice de désordres environnementaux. Pour aller plus loin dans sa démarche, elle a créé la marketplace Atailor, qui permet de mettre en relation les particuliers avec des couturiers afin de réduire les intermédiaires et de créer des vêtements uniques.
A 27 ans, Maryem Mbow développe un parcours de vie bien riche: à 27 ans, elle a déjà bien voyagé; aprés avoir grandi entre la France et le Sénégal, la jeune femme a finalement posé ses valises à Macôn afin de réaliser ses études supérieures dans le commerce au Creusot, puis de la poursuivre... En Malaisie.
Une fois son master en poche, elle part s’installer deux ans et demi au Vietnam et continue sa carrière de chargée de projet dans le conseil en Afrique du Sud pendant une année. Elle enchaîne ensuite avec Genève ou réside sa famille. Et revient à Macon. « A l’étranger, quand je voulais un vêtement, je montrais ce que je voulais en photo à un couturier qui le faisait. C’était un circuit court avec un vêtement unique, car je choisissais le tissu, la coupe, la longueur et les détails. » explique t-elle. Elle dispose alors de tenues personnalisées sans multiplier les intermédiaires qui font grimper les prix aux dépens des artisans.
Eviter la surproduction.
De retour en France, la mâconnaise d’adoption constate l’omniprésence des grandes chaînes de distribution du secteur textile. « On y trouve des vêtements que tout le monde porte et au final la part du couturier pour un vêtement de 29 euros n’excède pas 20 centimes » déplore t-elle.
Consciente qu’en France, la couture est associée à la haute-couture et à des pièces aux prix souvent élevés, elle imagine une alternative et créé Atailor pour mettre en relation des couturiers du monde entier et les consommateurs français. « En fonction du tissu choisi, du wax en Afrique, de la soie ou du lin en Asie, les couturiers conçoivent le vêtement. » Si la tenue traverse le globe pour rejoindre son client final, Maryem Mbow met l’accent sur l’absence de surproduction. « Avec Atailor, certes, le vêtement voyage, mais on consomme en fonction des besoins et au final l’impact est moins élevé, car on produit à la demande. »
Consommer responsable.
Sur la marketplace Atailor, le client peut choisir de s’adresser directement à l’un des couturiers partenaires (une dizaine entre la France, l’Asie et l’Afrique). En fonction du style de chacun. L’autre option consiste à déposer un appel d’offres avec son projet détaillé. Les couturiers proposent alors un devis intégrant la matière première, la conception et le coût du transport. Lancé en avril 2022, le site compte déjà plusieurs clients chaque mois.
Côté prix, Maryem Mbow met en avant la dimension équitable. « Le prix équivaut à celui que l’on trouve en magasin, mais là, il rémunère l’artisan à sa juste valeur. » La jeune femme s’adresse aux clients qui peinent à trouver un vêtement adapté à leur taille et leur morphologie dans des collections formatées. Et si le rendu final ne répond pas aux attentes du client, Atailor propose une assurance retouche de 15 % du prix, pour prendre en charge les travaux d’ajustement auprès d’un artisan local.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert