Astra Inks invente un kit pour dépolluer les eaux de lavage
La TPE a inventé et breveté un kit qui permet de recycler, facilement et pour un coût modique, les eaux de lavage des outils des peintres en bâtiment. Une version à destination des particuliers va être également commercialisée prochainement.
Astra Inks est implantée à Wormhout depuis sa création par David Taffin en 2005. Après une belle carrière dans l’industrie, ce dernier décide de se mettre à son compte dans un domaine qu’il connaît bien : les encres d’imprimerie. «Je me suis lancé dans la fabrication d’encres d’impression et de produits de nettoyage des machines à imprimer», explique-t-il. Toutefois, une question taraude le nouveau chef d’entreprise : comment recycler les eaux de lavage après nettoyage des machines ? Certes, des solutions existent, mais elles sont, selon lui, beaucoup trop onéreuses et pas assez efficaces. «Je me suis rapproché d’un fabricant de floculant et j’ai commencé à tester différentes formulations. Cela m’a pris pas mal de temps pour arriver à celle qui me convenait. J’ai poussé mon travail de recherche jusqu’à pouvoir proposer aux industriels une formulation adaptée à la composition – et donc aux polluants – de chacune leurs encres, pour que mon produit soit le plus efficace possible dans le traitement des eaux polluées», précise David Taffin.
L’industrie, première clientèle
Le dépolluant inventé par David Taffin trouve sa clientèle dans le monde industriel. Tant et si bien que le chef d’entreprise a l’idée de l’adapter à un produit très approchant, la peinture, sous forme d’un kit qu’il vient de breveter et qui a récemment reçu le prix de l’innovation décerné par la centrale d’achat spécialisée dans le matériel pour le bâtiment et l’industrie, Socoda. «Astra Flocutech Pro» est composé d’un kilo d’une poudre dont David Taffin a élaboré la composition, d’une centaine de poches filtrantes et d’un tamis. Il permet de traiter en quelques minutes les eaux souillées par le nettoyage des rouleaux et pinceaux utilisés par les peintres en bâtiment. «La poudre va absorber les polluants (latex, métaux lourds, liants, pigments…) pour en faire une boue compacte qui va se déposer au fond du récipient. L’eau, après filtration, pourra être rejetée sans danger pour l’environnement, suivant la réglementation en vigueur. Quant aux boues, elles devront être envoyées en centre de retraitement», explique David Taffin. Simple, rapide, efficace et économique d’après le dirigeant, qui évalue à 60 centimes HT le coût de chaque lavage. Après avoir investi un peu plus de 50 000 € dans sa phase recherche et mise au point, le dirigeant a fait référencer son produit, dont il vient également de sortir une version à destination des particuliers. Anticipant une production qu’il espère voir très vite augmenter, David Taffin déménagera en septembre dans des locaux plus grands à Esquelbecq.