Emploi
Associer recrutement et culture d'entreprise, une tendance de fond
Les méthodes de recrutements ont changé : aujourd’hui, pour l’employeur comme pour le futur collaborateur, ce qui compte c’est l’adéquation à la fameuse culture d’entreprise et aux valeurs véhiculées par l’entreprise. Selon une récente enquête Ipsos, 79% des salariés valorisent davantage l’ambiance de travail que le salaire. Pour décrypter cette nouvelle donne, les Pépinières d’entreprises Amiens-Picardie ont organisé le Pep’meeting "Le recrutement associé à la culture d’entreprise", avec comme grand témoin Ÿnsect.
Comment recruter en s’appuyant sur la culture d’entreprise ? Comment faire du recrutement un engagement fort, qui s’articule autour du triptyque homme-projet-entreprise et faire adhérer les futurs collaborateurs à ses valeurs ?
Mettre en avant les valeurs de l’entreprise pour recruter les bons profils
« Chez Ÿnsect, nous avons défini cinq valeurs fortes : l’explorateur, l’équilibre, la solidarité, l’adaptabilité et l’authenticité. Ce que l’on souhaite, c’est explorer de nouvelles méthodes de travail, trouver un équilibre entre notre vie personnelle, professionnelle et celle des autres, définir la bonne vitesse pour agir, nous adapter, innover et être sincèrement investis dans notre mission », illustre Ludivine Fourny, responsable RH chez Ÿnsect. Pour qui l’authenticité est un vrai critère de recrutement : « C’est selon nous la première valeur, qui permettra de grandir dans le temps et d’être performant. »
Labellisée "B Corp", Ÿnsect a : créé une école, Chrysalis, qui forme pendant huit jours les nouveaux arrivants à ses métiers, revalorisé le salaire minimum (35% au-dessus du Smic), allongé le congé parental à dix semaines, mis sur pied un actionnariat salarié, une direction transversale "Impact", qui a pour but de quantifier et analyser les impacts de l’entreprise sur l’environnement pour les atténuer, et lancé dans le même esprit le projet Terrha 2040, qui porte le triple enjeu de réduire les émissions des itinéraires techniques agricoles, de séquestrer le carbone dans les sols et de renforcer la biodiversité locale des filière blé et colza voisines de l’entreprise.
Cette dernière s’engage à planter d’ici à 2040 dans la région près de 1 700 kilomètres de haies (soit 1,8 million d’arbres, 7 500 pour 2021) chez 1 100 agriculteurs partenaires, pour une séquestration de plus de 190 000 tonnes de CO2 d’ici les 19 prochaines années.
« Nous mettons également en valeur nos engagements RH, pour attirer les bons profils », poursuit Ludivine Fourny. Parmi ces engagements : le développement de la charte télétravail – 90 jours par an choisis par le salarié –, le plan égalité hommes-femmes en termes de recrutement et de rémunération [ndlr, l’index égalité femmes-hommes et de passé de 84 en 2019 à 92 en 2020*, avec moins de 1,3% d’écart en faveur des femmes] ou encore le plan sur la diversité, avec des embauches internationales, des partenariats noués avec Cap emploi et les Esat et l’emploi de seniors.
« Ÿnsect met également en avant le droit à la déconnexion, souligne la responsable RH. Nous avons donc créé une charte qui préconise notamment d’éviter de planifier des réunions entre midi et 14 heures ou après 18 heures. C’est très important de poser ce type de règles. »
Recruter autrement… et mieux !
Pour optimiser les recrutements et dénicher de futurs talents, la start-up a élaboré des outils innovants avec la volonté d’embaucher le plus possible localement. « Pour les postes d’opérateurs logistiques et de production, nous avons mis en place la Méthode de recrutement par simulation (MRS) qui permet de ne pas se focaliser sur les CV mais de travailler sur les habiletés. Nous proposons ensuite à ces candidats une Préparation opérationnelle à l’emploi collectif (POEC) qui propose un parcours de formations », explique Ludivine Fourny. Pour ce type de profils, Ÿnsect travaille main dans la main avec Pôle emploi et avec Welcome to the Jungle.
« La MRS est à mon sens le plus bel outil innovant en matière de recrutement, avec comme vocation de lutter contre les discriminations, au sens large, à l’embauche, en sortant des critères traditionnels, la plupart du temps basés sur l’expérience professionnelle », détaille Franck Carbonnier, responsable de l’équipe MRS à Pôle emploi pour le territoire de la Somme. Ce sont avec la MRS les capacités professionnelles des candidats qui sont mises en lumière : « Un poste est composé de connaissances techniques, qui s’apprennent, et d’habiletés, c’est à dire les capacités nécessaires pour s’adapter, nous mettons donc en situation les candidats », précise-t-il.
Suivre la MSR nécessite de franchir plusieurs étapes, en amont du recrutement, « les candidats doivent faire preuve de volontarisme, ont peut donc légitimement penser qu’ils sont motivés pour intégrer l’entreprise », souligne Franck Carbonnier.
« Chez Welcome to the Jungle, nous sculptons avec nos partenaires les contours de ces nouveaux rapports au travail, explique Florian Planchet, Team Lead Account Manager de la plate-forme de recrutement qui accompagne 4 000 clients, et se veut la vitrine de la marque employeur des entreprises. Cette approche nous a permis de créer le Lab, une communauté d’experts en tous genres, et de nous donner une longueur d’avance en cernant les besoins actuels des entreprises. Nous avons la conviction que cette technologie peut les aider dans la transition que connaît l’univers du travail. »
Un sentiment partagé par Ludivine Fourny : « Les candidats qui postulent sur la plate-forme veulent vraiment intégrer Ÿnsect, en découlent logiquement des recrutements de meilleure qualité. » Les recrutements s’inscrivent dorénavant dans une nouvelle logique, dans laquelle les attentes des deux parties sont prises en compte, avec en toile de fond le respect, le partage et la fluidification des rapports.
*La moyenne nationale est de 83 pour les entreprises de moins de 250 salariés.