Ascometal: le sort de Fos tranché vendredi, nouvelle audience le 28 juin pour les autres sites
Le devenir du site de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) d'Ascometal France sera tranché vendredi par la chambre commerciale du tribunal de Strasbourg, qui a renvoyé au 28 juin l'examen des offres de reprise des autres sites du groupe...
Le devenir du site de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) d'Ascometal France sera tranché vendredi par la chambre commerciale du tribunal de Strasbourg, qui a renvoyé au 28 juin l'examen des offres de reprise des autres sites du groupe sidérurgique de 1.200 salariés, en redressement judiciaire.
Mis en vente par Swiss Steel, Ascometal dispose de deux sites principaux de production, ses aciéries de Hagondange (Moselle) et Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), et de trois sites d'usinage et de parachèvement, à Custines (Meurthe-et-Moselle), à Saint-Etienne (dans le quartier du Marais) et Leffrinckoucke (Nord). Un Centre de recherche sur les aciers spéciaux (Creas), comptant 25 emplois, est également implanté à Hagondange.
Placé en redressement judiciaire en mars pour la troisième fois en dix ans, il fait l'objet de plusieurs offres de reprise partielle mais reste menacé d'une liquidation sans un soutien public.
La justice, qui a examiné jeudi ces offres, rendra sa décision vendredi à 09H00 pour Fos-sur-Mer, où travaillent environ 330 personnes.
Ce site a fait l'objet d'offres de reprise de l'italien Marcegaglia, du fonds d'investissement britannique Greybull, du français Europlasma et de l'indien Hind Rectifiers.
Soulagés
"Seule l'offre Marcegaglia a été présentée à l'audience", a expliqué à l'AFP Ugur Yagiz, délégué syndical central CFE-CGC, favorable au projet du groupe italien qui prévoit notamment "la reprise de tous les salariés".
Marcegaglia a par ailleurs "la ferme intention d'investir 800 millions d'euros sur plusieurs années pour transformer l'usine", "idéalement placée", a indiqué à l'AFP une source proche du groupe italien.
Pour les autres sites, la chambre commerciale a renvoyé à une nouvelle audience fixée au 28 juin, a indiqué Alain Hilbold, délégué CFDT central. Les offres de reprise devront être déposées au plus tard le 12 juin, a-t-il ajouté.
Parmi les repreneurs potentiels, celle d'Acciaierie Venete, leader italien de l'acier, portait sur les trois sites de Hagondange, Le Marais/Saint-Etienne et Custines ("Marcus"), qui travaillent ensemble sur des aciers spéciaux de petits diamètres destinés à l'industrie automobile, ainsi que sur le Creas.
Mais le groupe italien avait inquiété en annonçant samedi que "les conditions prévues par son offre n'étaient pas satisfaites", laissant envisager un désengagement. Venete réclame au propriétaire qu'il finance le "désamiantage" et le "dépoussiérage du site d'Hagondange", estimé à 11 millions d'euros par la CGT.
Inquiets, les salariés d'Hagondange bloquent l'usine depuis lundi.
Le groupe italien, qui a finalement prolongé jeudi son offre jusqu'à fin juin, "a montré sa bonne volonté pour poursuivre toutes ces négociations et trouver une solution", a observé une source proche du groupe.
"On est plutôt soulagés que Venete ait accepté de prolonger son offre", la "meilleure", a réagi M. Hilbold. Selon lui, Europlasma a aussi déposé une lettre d'intention pour les sites d'Hagondange (434 salariés), Custines et Marais (104 salariés sur les deux sites) ainsi que pour Leffrinckoucke (170).
Bataille
"Le maintien de l'offre" de Venete est "une excellente nouvelle", ont réagi dans un communiqué les élus de la communauté de commune d'Hagondange, qui avaient proposé d'apporter 15 millions d'euros en capital pour soutenir l'offre de l'italien.
Le président de cette communauté de communes, Julien Freyburger, redoute l'onde de choc d'une liquidation du site mosellan qui toucherait "1.300 personnes", en incluant les emplois induits.
"C'est l'ensemble des pouvoirs publics, au premier rang desquels l'État, qui se doivent d'être mobilisés dans l'objectif du maintien et du confortement de l'activité d'Ascometal et de l'ensemble des emplois", ont ajouté les élus.
Dans deux courriers adressés à l'exécutif, élus et CGT avaient réclamé que l'État apporte une "participation au capital" pour assurer cette charge et éviter "la liquidation de ce fleuron sidérurgique".
"Nous mettrons toutes nos forces dans la bataille (...) et aiderons de toutes les manières possibles les offres qui seront sur la table", a assuré après l'audience le ministre de l'Industrie, Roland Lescure, qui va rencontrer les représentants des syndicats d'Ascometal vendredi à Bercy.
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