Ascenseurs, repas à un euro pour les étudiants...: carton plein pour le PS à l'Assemblée

Cinq textes examinés, cinq adoptés: le PS a engrangé les victoires jeudi à l'Assemblée lors de sa "niche parlementaire", occasion pour ses députés de montrer leur "utilité" et leur capacité à dégager des majorités...

Les députés socialistes espèrent faire adopter jeudi, lors de leur "niche" parlementaire, plusieurs mesures "concrètes, du quotidien" © Dimitar DILKOFF
Les députés socialistes espèrent faire adopter jeudi, lors de leur "niche" parlementaire, plusieurs mesures "concrètes, du quotidien" © Dimitar DILKOFF

Cinq textes examinés, cinq adoptés: le PS a engrangé les victoires jeudi à l'Assemblée lors de sa "niche parlementaire", occasion pour ses députés de montrer leur "utilité" et leur capacité à dégager des majorités, en bénéficiant souvent de l'abstention des macronistes.

Le premier texte vise à lutter contre la vie chère en outre-mer, le deuxième instaure des ratios de soignants à l'hôpital, le troisième entend généraliser les repas à un euro dans les restaurants universitaires pour tous les étudiants, le quatrième veut lutter contre les pannes d'ascenseur, et le cinquième mieux "protéger les enfants accueillis dans les crèches".

"Nous avions pris un engagement au travers de notre niche, pour travailler pour les Françaises et les Français, et je crois (...) qu'aujourd'hui, nous avons rempli notre rôle", s'est félicité le député PS Stéphane Delautrette peu avant minuit, heure à laquelle les "niches", ces journées dédiées aux propositions de chaque groupe, se terminent obligatoirement.

Les deux derniers textes ont été examinés au pas de charge - une célérité contrastant avec l'habituelle stratégie consistant pour le gouvernement et la majorité à ralentir les débats pour empêcher l'opposition de faire adopter ses textes.

De manière emblématique, la proposition de loi sur les repas à un euro a été adoptée avec une très large majorité, deux ans après qu'une initiative quasiment identique eut été battue en brèche par les macronistes. 

Cette fois-ci, ces derniers se sont pour la plupart abstenus, malgré leurs réticences, dans un contexte où le gouvernement cherche à amadouer les socialistes et à obtenir qu'ils ne censurent pas le gouvernement de François Bayrou, à l'occasion de l'examen du budget.

Plus tôt dans la journée, les socialistes avaient fait voter un texte qui propose d'instaurer progressivement dans les hôpitaux un nombre minimal de soignants par patient et par service.

Il s'agit de répondre à la "souffrance" de l'hôpital public, a expliqué le rapporteur Guillaume Garot (PS), soulignant que les ratios ne seraient appliqués que très progressivement - ceci afin d'éviter que, faute de personnel, des services hospitaliers ne soient contraints de fermer, ce qui serait contraire à l'effet recherché.

Les élus de la droite et du centre ont déploré une "fausse bonne idée", pointant la "pénurie actuelle de soignants", mais se sont finalement, pour la plupart, abstenus. Le texte, voté dans les mêmes termes qu'au Sénat, peut donc entrer en vigueur.

Un retour... d'ascenseur?

Dans la matinée, l'Assemblée avait voté une première proposition socialiste, présentée par Béatrice Bellay pour lutter contre la vie chère en outre-mer. Le texte permet le plafonnement par l'Etat du prix d'un panier de biens de première nécessité pour le ramener au niveau constaté en métropole. Il s'attaque également aux monopoles et autres oligopoles, ainsi qu'à la toute-puissance de la grande distribution.

Là aussi, les députés du "socle commun" ont préféré s'abstenir, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, saluant "un premier pas nécessaire", malgré ses réserves.

Dans la soirée, les députés ont adopté un texte se proposant de lutter contre les pannes d'ascenseur. Il prévoit d'obliger les sociétés gérant ces équipements à intervenir dans les deux jours ouvrés et à constituer des stocks suffisants de pièces détachées pour réparer au plus vite et éviter ainsi que les pannes se prolongent et tournent au "calvaire" pour les habitants d'immeubles de grande hauteur.

Quelques minutes avant minuit, ils ont approuvé une proposition pour lutter contre la "financiarisation" des crèches. Le texte instaure une autorisation préalable pour les fonds d'investissement souhaitant entrer au capital d'une entreprise de crèches.

Après avoir renoncé la semaine dernière à censurer le gouvernement Bayrou - dont ils espèrent encore obtenir des concessions sur le budget - les élus PS entendaient marquer des points. Le chef des élus PS, Boris Vallaud, n'avait pas caché attendre "sur certains textes, un soutien" de la part du gouvernement et des élus du centre et de la droite.

Quant aux élus du Rassemblement national, ils avaient annoncé leur intention de voter "comme d'habitude ce qui va dans le bon sens, celui de l'intérêt de la France et des Français". En l'occurrence, ils ont approuvé les texte sur les prix en outre-mer, sur les repas à un euro et sur les crèches, se sont abstenus sur les ratios de soignants, et ont voté contre le texte sur les ascenseurs.

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