Portrait des créateurs d’entreprises
Portrait des créateurs d’entreprises
Le dernier baromètre de l’Insee sur le profil des créateurs d’entreprises dévoile qu’en 2014, pour la première fois, les chômeurs sont moins nombreux à avoir créé leur entreprise que les salariés du privé. Le commerce reste le secteur qui attire le plus. En 2014, 267 000 entreprises ont été créées (hors régime de l’auto-entrepreneur), 125 000 nées sur les six premiers mois ont été retenues, pour dresser le profil des créateurs d’entreprises, par l’Institut national de la statistique. Premier constat, les salariés du privé sont plus nombreux à se lancer que les chômeurs : ils représentent 32 % des créateurs contre 27 % pour les seconds. En 2010, date de la précédente étude sur le profil des créateurs, un tiers était auparavant sans emploi. Autre caractéristique, la création d’entreprise reste une activité masculine. Les hommes demeurent effectivement majoritaires, notamment, dans les secteurs dits «masculins», tels que la construction (91 % des créateurs), l’information-communication (84 %), et le transport-entreposage (83 %). La proportion des femmes créatrices (28 %) est restée stable entre 2010 et 2014. En 2014, la forme juridique privilégiée des créatrices est «l’entreprise individuelle», précise l’institut de statistique, majoritairement dans le secteur de la santé humaine et de l’action sociale (65 %), et les activités de services aux ménages (58 %). Plus âgés, plus diplômés… L’étude révèle la hausse de la part des créateurs «seniors» en 2014 : «22 % ont plus de 50 ans alors qu’ils n’étaient que 20 % en 2010». Cette augmentation de l’âge des créateurs, se fait au détriment des âges intermédiaires, note l’Insee, les moins de 30 ans ne représentant plus qu’un créateur sur cinq. En revanche, en 2014, les nouveaux entrepreneurs sont plus diplômés que ceux de 2010. En effet, près de «31 % sont titulaires d’un diplôme égal ou supérieur à la licence, soit 4 points de plus qu’en 2010», à l’inverse «19 % possèdent un CAP ou un BEP, soit 2 points de moins qu’en 2010». En 2014, comme en 2010, «62 % des créateurs ont créé une entreprise qui correspond à leur principal métier». Moins aidés… Les créateurs de 2014 sont aussi plus autonomes dans leurs démarches de création d’entreprise que ceux de 2010. Seuls 30 % d’entre eux ont bénéficié «d’un appui familial ou de proches», contre 43 % en 2010. Ils ont donc été plus souvent amenés à monter leur projet seuls (41 % en 2014, contre 28 % en 2010), seulement 21 % affirment «s’être appuyés sur une structure dédiée à la création d’entreprise», (-7 points, par rapport à 2010). Et en 2014, 44 % des créateurs ont profité d’un dispositif d’aide publique à la création et reprise d’entreprise, soit 5 points de moins que pour les créateurs de 2010. Corollaire de cette «indépendance», les projets initiés en 2014, l’ont été avec des moyens investis plus modestes. De fait, près de «53 % des créateurs se sont lancés dans leur projet avec un investissement initial inférieur à 8 000 euros, alors que cette proportion n’était que de 44 % en 2010». On constate un écart de 10 points pour les projets initiés avec moins de 2 000 euros. Selon l’Insee, ces projets modestes sont surreprésentés dans l’enseignement, la santé humaine et l’action sociale (42 %), les «autres activités de services aux ménages» (36 %) et les activités immobilières (36 %). Le nombre de créateurs disposant d’un capital de départ plus conséquent (80 000 euros ou plus), reste stable autour de 12 %. Par secteur, l’évolution du classement des créations d’entreprises reste identique entre 2010 et 2014 : au premier semestre 2014, «plus d’une création d’entreprise sur cinq s’est faite dans le commerce» (malgré une diminution de la part du secteur dans la création d’entreprises, de 25 % à 21 %), suivi de la construction (19 % des créations) et du secteur des activités spécialisées scientifiques et techniques (13 %). En matière d’emploi, en 2014, la part des entreprises ayant au moins un salarié a rapidement évolué, puisqu’au démarrage de leur activité, «17 % des entreprises créées au premier trimestre avaient déjà embauché au moins un salarié autre que le créateur», contre 25 % d’entre elles au quatrième trimestre de la même année. Au total, les entreprises créées sur les six premiers mois de 2014 et toujours en activité employaient 57 000 salariés (hors dirigeants) lors du démarrage, et 89 000 fin 2014, indique l’Insee.
camille.schaub